Les créanciers internationaux de la Grèce ont pressé, hier, les partis politiques du pays de s'engager par écrit à soutenir les mesures d'austérité requises pour obtenir un nouveau plan de sauvetage et éviter la faillite. Des représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI), ont rencontré, notamment, le chef de file de Nouvelle Démocratie (ND, conservateurs) qui s'est dit ouvertement réticent à apporter son soutien à la cure d'austérité imposée par les bailleurs de fonds. La troïka s'est entretenu, également, avec les autres partis de la nouvelle coalition au pouvoir, le parti socialiste de l'ancien Premier ministre George Papandréou (Pasok) et le parti d'extrême-droite LAOS, pour évaluer leur engagement à mettre en œuvre une vague de coupes budgétaires et de hausse d'impôts. Signe de la pression qui pèse sur Athènes, le ministre néerlandais des finances, Jan Kees de Jager, a prévenu, la veille, que les partis allaient devoir "faire un choix clair et sans équivoque par écrit" en signant un engagement. "Est-ce qu'ils sont avec nous ou pas? Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre plus longtemps", a-t-il dit. Les dirigeants européens, lassés de l'incapacité d'Athènes à atteindre ses objectifs budgétaires, craignent que les partis politiques rechignent à s'engager à mettre en œuvre des réformes impopulaires avant les élections législatives du 19 février. Le dirigeant de ND, Antonis Samaras, a ainsi d'ores et déjà annoncé sa volonté d'obtenir la majorité absolue lors du scrutin afin de renégocier les conditions du plan de soutien européen. Les créanciers ont prévenu qu'ils bloqueraient le versement des huit milliards d'euros du premier plan d'aide nécessaires à Athènes pour éviter le défaut de paiement dès le mois prochain. Conclu en octobre à Bruxelles, le nouveau plan de sauvetage de 130 milliards d'euros est censé couvrir la totalité du besoin de financement de la Grèce jusqu'en 2014. Crise profonde La cote de popularité du Pasok et de Nouvelle Démocratie s'est érodée cette semaine dans les sondages mais plus de deux-tiers des électeurs continuent de soutenir le nouveau Premier ministre Lucas Papadémos, seul technocrate au sein de la coalition. La crise de la dette publique grecque a fait s'envoler les taux obligataires italiens et espagnols et a mis sous pression cette semaine ceux de la France. Le projet de budget 2012, dévoilé vendredi, prévoit une contraction de 2,8% du produit intérieur brut (PIB) grec, qui avoisine 220 milliards d'euros, après celle de 5,5% attendue cette année. Le projet de budget sera dans un premier temps débattu en commission la semaine prochaine et le vote en session plénière est prévu le 7 décembre. Le texte vise à dégager dès 2012 un excédent budgétaire primaire, c'est, à, dire un solde positif hors service de la dette, afin de commencer à réduire le fardeau de la dette publique, qui dépasse 30 000 euros par habitant.