La crise de la dette dans la zone euro n'a pas entamé la volonté de la Turquie d'intégrer l'Union européenne, dont Ankara pourrait devenir le "moteur de croissance", estime le président turc Abdullah Gül dans une interview publiée, hier. Les pays européens ont décidé à l'unanimité en 2005 d'ouvrir les négociations d'adhésion avec la Turquie mais les discussions sont dans l'impasse en raison des réticences de la France et l'Allemagne à intégrer ce pays musulman, situé à cheval sur l'Europe et l'Asie. Avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy est en première ligne de l'opposition à une adhésion pleine et entière de la Turquie, prônant comme alternative un partenariat privilégié avec Ankara. ⊃2;"Les personnes qui ont une vision restreinte et qui manquent de perspective stratégique, considèrent l'adhésion de la Turquie comme un fardeau", souligne Abdullah Gül dans les colonnes du Sunday Telegraph. "Mais ceux qui peuvent se projeter dans les 30, dans les 60 prochaines années et qui prennent en compte les évolutions économiques et les changements de centres de pouvoir, peuvent comprendre quelle force la Turquie peut apporter à la puissance dont est déjà dotée l'Europe." L'économie florissante de la Turquie, qui a connu une croissance de 11% au premier trimestre 2011, devrait être prise en compte dans les négociations avec l'Union européenne, considère le président turc. "Regardez le potentiel de la Turquie : la position de la Turquie, ses avoirs, la valeur qu'elle peut ajouter en termes de ressources énergétiques, sa population, le dynamisme qu'elle peut apporter à l'Europe et également la croissance qu'elle peut lui apporter, avec une Turquie moteur de croissance", conclut-il.