A moins d'une semaine des élections législatives anticipées au Maroc, après l'adoption de la nouvelle Constitution, le Mouvement du 20 février, lancé par des jeunes contestataires au début de l'année, appelait à des manifestations, hier, dans plusieurs villes marocaines pour le boycott des élections législatives du 25 novembre. En effet, certaines formations politiques jurent de boycotter l'échéance électorale, y compris le parti Annahj Addimocrati (Voie démocratique), le Parti d'avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Parti socialiste unifié (PSU). La Voie démocratique prône la création d'un Front national pour le boycott des élections législatives. Dans un communiqué publié le 15 septembre, le parti de l'extrême gauche se dit prêt à travailler avec toutes les composantes politiques dans cet objectif. Le parti justifie sa décision par "l'entêtement du régime et son refus de répondre aux revendications démocratiques de la rue marocaine". Participer aux élections dans une période de contestation politique historique est un suicide politique. "Nous n'avons aucune certitude sur la participation au vote des Marocains et sur la durée de vie du prochain parlement. J'appelle au boycott", déclare pour sa part Mohamed Sassi, membre du bureau politique du PSU. Plusieurs personnalités de ce parti marocain de gauche ont pourtant exprimé leur volonté de participer aux élections. "Boycotter les élections exige la constitution d'un véritable contre-pouvoir dans la rue. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas réussi à le faire. Donc autant participer et se battre depuis l'intérieur des institutions. Boycotter est une solution de facilité ", affirme Bensaid Aït Idder, un des fondateurs du parti. Le Congrès national ittihadi (CNI) quant à lui, annoncé sa participation. "Nous avons des divergences avec nos alliés sur cette étape tout en gardant des affinités sur un plan stratégique", indique le secrétaire général du CNI, Abdeslam El Aziz. Il réitère l'importance de la participation à ces élections, tout en exigeant que les autorités veillent au bon déroulement du scrutin et luttent contre la corruption électorale.