Les affrontements opposant la police et des manifestants réclamant la chute du pouvoir militaire depuis trois jours en Egypte ont fait 33 morts ont annoncé, hier, des responsables d'une morgue au Caire. Les heurts se sont poursuivis lundi matin autour et sur la place Tahrir. Le ministère égyptien de la Santé avait précédemment fait état de 22 décès et des centaines de blessés. Au total, 33 personnes sont décédées au Caire, touchées par des balles réelles ou mortes d'asphyxie en raison des nombreux tirs de grenades lacrymogènes par la police. Les heurts se sont poursuivis, hier, entre la police qui tirait des grenades lacrymagénes sur des centaines de manifestants répartis en petits groupes sur la place Tahrir et aux alentours. Les accrochages les plus durs se déroulaient aux abords du ministère de l'Intérieur, cible privilégiée des manifestants et sous forte garde des forces antiémeutes, près de la place Tahrir. La télévision publique a continué de retransmettre ces scènes en direct, comme elle le fait depuis le début des affrontements. Les affrontements interviennent à une semaine du début des premières élections législatives depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarak, qui doivent débuter le 28 novembre et s'étaler sur plusieurs mois. Les manifestants réclament la fin du pouvoir militaire, installé au départ de Hosni Moubarak. Les slogans visent en particulier le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et premier dirigeant de fait du pays. Le ministre de la Culture démissionne pour protester Le ministre égyptien de la Culture, Emad Abou Ghazi, a présenté sa démission pour protester contre la réaction du gouvernement face aux violences entre manifestants et forces de l'ordre, a rapporté, hier, la presse égyptienne. J'ai présenté ma démission pour protester contre la manière avec laquelle le gouvernement a traité les derniers événements sur la place Tahrir, au Caire, a-t-il dit après les affrontements meurtriers entre les forces de l'ordre et des manifestants réclamant la fin du pouvoir militaire. Les violences ont fait 22 morts au total depuis samedi au Caire et dans d'autres villes du pays, selon le ministère de la Santé. Le ministre a précisé qu'il ne reviendrait pas sur sa démission, présentée dimanche soir en Conseil des ministres. La Bourse du Caire chute de 4% La Bourse du Caire a chuté, hier, de 4% au troisième jour des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants réclamant que l'armée, qui tient les rênes de l'Egypte depuis plus de neuf mois, remette le pouvoir aux civils. L'index EGX-30 est tombé à 3860,99 points, une chute de 4,04%, réagissant aux affrontements qui ont fait 33 morts dans le pays depuis samedi.