Après trois jours de heurts, qui ont fait 26 morts, plusieurs mouvements politiques, à l'exception des influents Frères musulmans, ont appelé à une manifestation massive dans l'après-midi contre le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui a appelé au dialogue après des affrontements meurtriers entre police et manifestants et la présentation par le gouvernement de sa démission, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février dernier. Pour la première fois depuis le début des violences samedi passé, le CSFA a reconnu que le pays était en crise, appelant en urgence les forces politiques à un dialogue pour examiner les moyens d'en sortir le plus rapidement possible. Les heurts font craindre que le scrutin, qui doit débuter le 28 novembre prochain et se dérouler sur plusieurs mois, ne soit émaillé de violences. Selon le ministère de la Santé, 24 personnes dont 23 au Caire, une à Alexandrie (nord) ont été tuées et 1900 blessées depuis samedi dernier, notamment sur la place Tahrir au Caire, épicentre du soulèvement du début de l'année courante. Dans la nuit de lundi à mardi, deux personnes ont été tuées à Ismaïliya, selon des sources médicales dans cette ville sur la mer Rouge, portant à 26 le bilan des décès. "Qui éteindra le feu?", s'inquiète en une Al Wafd (libéral), mais les militants semblent en effet déterminés à manifester jusqu'au bout pour pousser le CSFA à remettre le pouvoir à une autorité civile. Avant-hier soir, sur la place Tahrir, les dizaines de milliers de manifestants scandaient toujours "Le peuple veut la chute du maréchal" Hussein Tantaoui, à la tête du conseil militaire et premier dirigeant de facto de l'Egypte. Tarek Sabri, un enseignant de 35 ans réagit en scandant qu'il est maintenant temps au CSFA qui doit démissionner et répondre de ses actes devant eux. Un militant, Mohammed al-Hita, agé de 24 ans ajoute dans le même contexte que l'Egypte a d'un gouvernement qui a de véritables pouvoirs et qu'aucun gouvernement sous l'égide du CSFA n'a de valeur. Le CSFA a en outre annoncé avoir chargé le ministère de la Justice de mettre en place un comité chargé de faire la lumière sur les violences. Le conseil militaire est accusé de vouloir se maintenir au pouvoir, de ne pas tenir ses promesses de réformes et de poursuivre la politique de répression de l'ère Moubarak. Selon Amnesty International, le CSFA a étouffé la révolution et certaines violations des droits de l'Homme commises depuis qu'il est au pouvoir sont pires que sous le régime Moubarak. La manifestation d'hier sur Tahrir s'est tenue pour réclamer la fin du pouvoir militaire et la formation d'un gouvernement de salut national. L'armée s'était engagée à rendre le pouvoir aux civils après une élection présidentielle qui doit suivre les législatives mais dont la date n'est toujours pas connue. Dans la nuit de lundi à mardi, de violents affrontements se sont poursuivis dans des rues adjacentes à Tahrir menant au ministère de l'Intérieur, cible privilégiée des manifestants et sous forte garde des forces anti-émeutes. Le ministère de l'Intérieur a accusé dans un communiqué les manifestants d'avoir lancé des cocktails molotov et tiré avec des fusils de chasse sur les forces de l'ordre, en blessant 112. Le communiqué fait état de 116 émeutiers arrêtés au Caire, 46 à Alexandrie et 29 à Suez. le chef du pouvoir militaire va s'adresser au pays le maréchal Hussein Tantaoui, chef de l'armée au pouvoir en Egypte, va s'adresser sous peu à la nation. après l'annonce de l'ouverture d'une réunion entre le conseil militaire qui dirige le pays et des forces politiques pour chercher une issue à la crise. Des milliers de personnes ont commencé de se rassembler hier en début d'après-midi sur l'emblématique place Tahrir pour revendiquer la remise au plus vite du pouvoir à une autorité civile, accusant le pouvoir militaire de chercher à s'incruster et de rééditer la politique de répression du régime de Moubarak. les Frères musulmans participeront au dialogue avec l'armée Les Frères musulmans d'Egypte, la force politique la mieux organisée du pays, ont annoncé qu'ils allaient participer à une réunion de dialogue auquel a appelé le pouvoir militaire, après trois jours de violences entre manifestants et police. secrétaire général du Parti de la liberté et la justice issu de la confrérie Saad al-Katatny affirme que le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a convoqué une réunion de dialogue urgent hier soir, après que le gouvernement qu'il a mis en place eut présenté sa démission sous la pression de la rue et des affrontements entre police et manifestants qui on coûté la vie à 26 personnes. Les Frères musulmans avaient auparavant annoncé qu'ils n'allaient pas participer à la manifestation massive organisée hier après-midi par plusieurs formations politiques pour réclamer la fin du pouvoir militaire. M. Katatny indique que la situation a besoin de calme et de dialogue. Plus le nombre de manifestants grandit, plus il y aura des tensions. Nous sommes pour le droit de manifester mais la situation actuelle est tendue et nous voulons la surmonter, a-t-il poursuivi. Critiques eux aussi à l'égard du pouvoir militaire, les Frères musulmans sont hostiles à un report des premières législatives après la chute de Hosni Moubarak en février, pour lesquelles ils estiment être en position de force. M. Katatny a réitéré que leurs revendications sont l'organisation du scrutin à la date prévue le 28 novembre prochain et la remise du pouvoir à une autorité civile à la mi-2012, entre autres. Les militants rassemblés en nombre depuis vendredi passé sur l'emblématique place Tahrir au Caire revendiquent la remise immédiate du pouvoir à une autorité civile, conspuant le conseil militaire qu'ils accusent de rééditer la politique de répression en vigueur sous le régime Moubarak. Le gouvernement a présenté sa démission aux généraux Les heurts entre les forces de l'ordre et des centaines de manifestants, réclamant que l'armée quitte le pouvoir, sont entrés dans leur troisième jour avant-hier. Selon des sources médicales, ces violences ont fait au moins 26 tués. Les heurts entre les forces de l'ordre et des centaines de manifestants, réclamant que l'armée quitte le pouvoir, sont entrés dans leur troisième jour avant-hier. Selon des sources médicales, ces violences ont fait au moins 26 tués. Le gouvernement intérimaire égyptien a présenté donc dimanche dernier sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA). Ce retrait intervient à la suite de ces affrontements meurtriers de ces dernières 48 heures sur la place Tahrir, au Caire. Le CSFA, au pouvoir depuis la chute, le 11 février, du président Hosni Moubarak, n'a pas encore décidé de la suite à donner à cette démission. Le porte-parole du gouvernement, Mohamed Hegazy, a déclaré que compte tenu des circonstances difficiles que traverse le pays à l'heure actuelle, le gouvernement continuera à exercer la plénitude de ses pouvoirs jusqu'à ce qu'une décision soit arrêtée sur son offre de démission. L'Egypte n'avait dès lors pas connu de telles scènes de violences depuis le renversement d'Hosni Moubarak le 11 février dernier. Ce mouvement de colère, avec 5000 personnes à Alexandrie, intervient une semaine avant le début des élections législatives prévues dans cinq jours, premier scrutin de l'après-Moubarak. A la tombée de la nuit, des dizaines de milliers de personnes se massaient toujours sur la place Tahrir. Les manifestants ont fait échec dans la matinée à une nouvelle tentative de dispersion des forces de l'ordre, qui s'en sont pris à un hôpital de fortune. Les contestataires ont riposté en lançant des morceaux de béton arrachés à la chaussée. La morgue du principal hôpital du Caire a reçu 26 corps depuis samedi et au moins 1250 personnes ont été blessées. Les autorités affirment que la police n'a pas ouvert le feu sur les manifestants, mais la plupart des cadavres à la morgue ont des impacts de balles. Des dizaines de personnes ont été arrêtées. Face à ces violences, le ministre égyptien de la Culture, Emad Abou Ghazi, a présenté sa démission pour protester contre la réaction du gouvernement, Avec cette démission, l'Egypte est entrée dans sa plus grave crise depuis la chute de l'ex-président, à une semaine des premières élections législatives de l'ère post-Moubarak, chassé par un soulèvement populaire le 11 février dernier. Par ailleurs, Le porte-parole du cabinet, Mohamed Hijazi, avait annoncé que le gouvernement avait présenté sa démission au vu des circonstances difficiles que traverse actuellement le pays, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte depuis la chute du président Hosni Moubarak en février, a pour sa part refusé soir cette démission. Depuis samedi dernier, des affrontements meurtriers opposent la police à des milliers de manifestants, notamment sur l'emblématique place Tahrir au Caire. Les manifestants réclament la fin du pouvoir militaire qui s'est installé au départ de M. Moubarak, qu'ils accusent de vouloir rester à la tête de l'Etat et de perpétuer le système répressif en place sous l'ancien président. M. Charaf, nommé à la tête du gouvernement en mars dernier, était très populaire à son arrivée parmi les militants pro-démocratie, mais son image s'est ensuite ternie en raison du peu de pouvoir de son gouvernement face à la tutelle de l'armée et de la lenteur de la mise en oeuvre de réformes.