Le Conseil suprême des forces armées au pouvoir a appelé lundi soir les forces politiques à une réunion d'urgence, au 3e jour d'affrontements meurtriers dans le pays. Le gouvernement a démissionné, mais l'armée n'a pas encore accepté cette demande. Le maréchal Tantaoui devait s'adresser hier à la nation, selon la télévision d'Etat. L'Egypte vit sa deuxième révolution sur fond d'inquiétude internationale. En effet, le pouvoir militaire contesté en Egypte a entamé, hier, une réunion de dialogue avec plusieurs forces politiques pour mettre un terme à la crise dans le pays, a indiqué la télévision d'Etat. Le Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis la chute du dictateur Hosni Moubarak (CFSA) s'est réuni avec un nombre de forces politiques, selon la chaîne, après trois jours de violences qui ont fait plus de 30 morts notamment au Caire. Les Frères musulmans avaient confirmé leur participation à ce dialogue. Cette réunion intervient alors que plusieurs milliers de personnes étaient déjà rassemblées hier sur l'emblématique place Tahrir pour revendiquer la remise immédiate du pouvoir à une autorité civile, conspuant le conseil militaire qu'ils accusent de rééditer la politique de répression en vigueur sous le régime Moubarak. Pour la première fois depuis le début des violences samedi, le CSFA a reconnu que le pays était en crise, appelant en urgence les forces politiques à un dialogue pour examiner les moyens d'en sortir le plus rapidement possible. Le gouvernement égyptien a présenté sa démission au Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir depuis le départ du dictateur Hosni Moubarak en février. Cette démission a été décidée «vu les circonstances difficiles que traverse actuellement le pays», selon l'agence Mena. Le ministre de la Culture, Emad Abou Ghazi, avait quelques heures auparavant présenté sa démission pour «protester» contre la réaction violente du gouvernement face aux émeutes. Mais la confusion régnait autour de la décision qu'aurait pris le CSFA à l'issue de cette demande. Le Conseil militaire ne précise pas s'il a accepté la démission, présentée lundi soir. D'après une source militaire, le CSFA s'efforcerait de trouver un accord sur le nom d'un nouveau Premier ministre. Marche du million Hier, les manifestants ont appelé à un large rassemblement d'un million de personnes dans les rues de la capitale. Un appel à la grève générale a également été lancé. Les Frères musulmans d'Egypte ont annoncé qu'ils ne participeraient pas à la manifestation. Le Parti de la liberté et la justice, issu des Frères musulmans, a annoncé que cette décision émanait du «souci de ne pas entraîner le peuple vers de nouveaux affrontements sanglants avec des parties qui cherchent davantage de tensions», selon un communiqué posté lundi soir sur son site internet.