De pesants investissements sont déployés pour la recherche et à l'extraction du gaz de schiste. C'est autant de millions, voire des milliards de dollars en moins pour l'efficacité et la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, les modes de transports alternatifs, bref, une hypothétique relocalisation de l'économie qui ne fait désormais pas partie des traditions…politico-économiques algériennes! Pour les extraire, des compagnies pétrolières doivent fracturer la roche avec de l'eau à haute pression mélangée avec des produits chimiques, hautement toxiques, cancérigènes et, de surcroît, aux composants mutagènes. Ce procédé détruit des espaces naturels et pollue les nappes phréatiques. De plus, l'extraction provoque des échappées de gaz toxiques et peut conduire à des pollutions radioactives. L'exploitation des gaz de schiste était encore inimaginable, il y a une dizaine d'années. Trop onéreuse, démolisseuse de l'environnement, donc trop risquée, l'extraction des gaz de schiste est en phase de devenir fructueuse en raison de la réduction sensible et de l'augmentation graduelle des prix des énergies fossiles, comprendre, par là, le gaz conventionnel. En dépit des discours verts à profusion, distillés à travers les quatre coins de la planète, certains ne reculent devant rien pour pouvoir satisfaire la gloutonnerie destructrice d'une minorité sans se soucier pour autant des générations futures. Faut-il faire de l'avenir le dépotoir du présent? Question en quadrichromie qui ne laisse désormais planer aucun doute sur une demande pressante du gel des prospections et de la suspension immédiate des autorisations de recherche de gaz de schiste à travers le globe terrestre. L'Algérie, quatrième pays producteur de gaz naturel au monde, a tout intérêt à se liguer avec toutes ces nations qui disent non à la fracturation hydraulique et doit se placer au coté de ceux qui doutent du développement énergétique et économique qui se dessinent derrière cette nouvelle ruée vers " ce sale gaz ". Si les gaz de schiste connaissent présentement un essor extraordinaire aux Etats-Unis, il n'en demeure pas moins qu'ils sont à l'origine d'une situation cornélienne. L'exploitation de cette énergie pourrait nous assurer une indépendance énergétique, tout en nous coûtant un cuisant désastre environnemental. De ce fait, il est impératif aujourd'hui de préserver le pays de ce fléau économique. Il s'agit maintenant de manier les paradoxes en usant de consensus économiquement propres, c'est-à-dire exploiter le patrimoine énergétique naturel, tout en faisant accroire à sa sauvegarde pérenne. Et quand nous voyons l'opposition citoyenne s'organiser dans le monde contre l'exploration et à l'exploitation des gaz de schiste, cela nous renvoie sur la possibilité de mener une bataille nationale d'ampleur inédite contre une nouvelle catastrophe pour l'environnement. Dans notre enquête menée contre la " peste énergétique des temps modernes ", nous invitons tous les acteurs politiques et économiques de la nation à œuvrer dans le bon sens, c'est-à-dire à réagir dans la double perspective de sauver notre patrimoine énergétique naturel et, partant, sauver notre bulle écologique. Aléa jacta est...!