Si une meilleure appréciation du dollar devrait, théoriquement, satisfaire le constructeur aéronautique Airbus en proie à une véritable tourmente, tel n'est pas le cas du cours de l'or. Ce dernier a, en effet, touché, mercredi dernier, un plus bas depuis trois mois, tiré à la baisse par l'appréciation du dollar face à l'euro et par le tassement des prix du pétrole. L'once d'or est descendue jusqu'à 643,38 dollars sur le London Bullion Market, un plus bas depuis le 14 mars. Au fixing du matin, elle valait 644,10 dollars. Selon les analystes, "un dollar plus fort, la hausse des taux d'intérêt dans le monde et la baisse des prix de l'énergie " auraient poussé les investisseurs à prendre leurs bénéfices. L'or réagit régulièrement à l'évolution du dollar. Son prix, comme celui des autres métaux précieux, étant libellé en dollars, une hausse du billet vert a tendance à faire baisser la demande de métal. Or, le dollar est monté mercredi à son plus haut niveau depuis le mois de mars face à l'euro. En début d'échanges, la monnaie européenne s'échangerait ainsi contre 1,3274 dollar. De même, la relative baisse des prix du pétrole, ces derniers jours, a contribué à faire fléchir le prix de l'or. Une hausse des cours du pétrole a tendance à générer des craintes inflationnistes, et donc à faire augmenter la demande d'or, qui bénéficie de sa qualité de valeur refuge. En une semaine, les cours du brut ont perdu près d'un dollar par baril sur le New York Mercantile Exchange et plus de 1,60 dollar sur l'Intercontinental Exchange de Londres. Néanmoins, les cours du pétrole ont montré mercredi, les investisseurs s'inquiétant de la stagnation des stocks d'essence aux Etats-Unis, en cette période de hausse de la demande. Sur le New York Mercantile (Nymex), le baril de " light sweeet crude" pour livraison en juillet a avancé de 91 cents, clôturant à 66,26 dollars. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le cours du Brent de la mer du Nord pour l'échéance de juillet a progressé de 1,15 dollar pour terminer à 69,94 dollars. Les cours avaient ouvert la séance en baisse, les investisseurs misant sur une sixième hausse consécutive des stocks d'essence aux Etats-Unis. Ils ont inversé les tendances dès la publication en matinée des chiffres hebdomadaires des stocks d'essence. Les réserves d'essence, qui sont les plus surveillées en cette période de grands déplacements en voiture aux Etats-Unis, sont en effet restées stables, à 201,5 millions de barils. Les analystes prévoyaient une hausse de 1,5 million de barils. Malgré cinq hausses consécutives depuis mai, le niveau des stocks d'essence est donc toujours inférieur de 6 % à celui de 2006 à pareille époque. En outre, les raffineries américaines ont ralenti leurs cadences, fonctionnant à 89,2 % de leurs capacités contre 89,6 % la semaine précédente.La production américaine d'essence a légèrement augmenté la semaine dernière, à 9,3 millions de barils par jour, mais c'est la baisse des importations (1,2 million de barils par jour contre 1,5 mbj la semaine précédente) qui explique, essentiellement, la stagnation des stocks. Les réserves de brut ont, quant à elles, augmenté de 100.000 barils à 342,4 millions de barils. Les produits distillés ont progressé de 300 000 barils contre une hausse attendue de 1,6 million de barils. "Si les attentes de voir grimper les taux d'intérêt parviennent à apaiser les craintes concernant l'inflation, l'or et les autres métaux précieux devraient rester sous pression ", prédisent les analystes. Les autres métaux précieux ont, en effet, eux aussi baissé ces derniers jours. L'argent est descendu, mercredi, à 12,83 dollars l'once, un plus bas depuis le 24 mai. Le platine et le palladium ont, pour leur part, touché des plus bas depuis le 31 mai, à 1,268 dollar l'once et 363,50 dollars l'once, respectivement.