Sur plus de 5000 prélèvements effectués sur des oiseaux migrateurs, dont 1 567 en 2007, les résultats se sont avérés négatifs. Le colloque international sur l'influenza aviaire, hautement pathogène, s'est tenu, hier, au siège de l'Ecole nationale vétérinaire d'El Harrach, à Alger. le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Saïd Barkat, a procédé à l'ouverture officielle des travaux. Cette rencontre scientifique était organisée par l'Ecole nationale vétérinaire d'Alger en étroite collaboration avec l'Ecole nationale d'Alfort (France), la direction des services vétérinaires (Algérie) et les laboratoires Ceva Santé animale (Algérie). L'amphithéâtre où s'est déroulée cette rencontre était plein à craquer. Il y a de quoi. Le sujet en question peut provoquer une pandémie aussi dramatique que la Grande Guerre ou plus près de nous, le sida, apparu il y a, maintenant, un quart de siècle. Des dizaines de millions de victimes dans la plupart des pays du monde. les virus influenza de type A ont un réservoir naturel. Les oiseaux aquatiques sauvages. Ils ont montré une grande capacité d'adaptation. Ils sont capables de s'adapter à des hotes différents. La volaille, l'homme, le porc et les chevaux. Les oiseaux aquatiques sauvages sont les principaux réservoirs de l'infection du virus de la grippe aviaire. Ils sont une source ininterrompue de contamination pour les animaux domestiques, dont la volaille. Qu'en est-il de l'homme? La transmission d'humain à humain d'un virus de l'influenza aviaire a de fortes probabilités d'être déclenchée par le H5N1, virus de la grippe aviaire dans sa forme la plus virulente. Une course poursuite est engagée. Les spécialistes de la santé animale tentent d'enrayer le fléau et d'en empêcher la propagation. Un nouveau cas de décès dû au H5N1 a été signalé au nord du Vietnam. Le nombre de morts dans ce pays a ainsi atteint 43. Le quart des provinces du pays est touché. Les foyers de contamination sont localisés au Nord essentiellement. L'accalmie semble avoir été rompue. L'influenza aviaire ne dominait plus l'actualité. Le côté sournois du virus, semble attesté. La présence pérenne du virus Ihap de sous-type H5N1 dans certains pays ne disposant pas de moyens adéquats pour appliquer les mesures de biosécurité nécessaires pour éviter l'extension du virus représente une sérieuse menace non seulement pour les pays atteints mais aussi pour tous les autres pays de la planète. Si les oiseaux migrateurs représentent un sérieux danger, d'autres facteurs peuvent aussi y contribuer. «Les oiseaux sauvages, canards en particulier, peuvent favoriser le maintien de cette infection par un partage asymptomatique et transporter le virus vers d'autres contrées, mais il ne faut pas oublier le rôle essentiel joué par les pratiques commerciales pour expliquer la persistance de la panzootie actuelle», a déclaré Mme Jeane Brugère-Picoux de l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort (France). Le virus H5N1 existe depuis 1996 en Chine. Il a subi des mutations sans s'adapter à l'espèce humaine. Les contaminations ont cependant été exceptionnelles. Moyens de biosécurité défaillants et circuits commerciaux (volailles, coqs de combat, oiseaux de compagnie...) ont largement contribué à l'expansion du virus vers d'autres frontières. Dans les pays développés, les organismes internationaux sont mobilisés, à l'instar de la FAO, l'oie, le Cirad...Ils tentent de relever le défi. Pallier aux manques de moyens matériels et humains. Le virus et la maladie sont peu connus. Il faut rendre accessibles les connaissances aux professionnels et au grand public. et en Algérie «l'Algérie est aujourd'hui indemne d'Ihap, mais il était tout de même important pour nous d'organiser cette rencontre scientifique de niveau international», a précisé M.Karim Adjou de l'ENV de Maisons-Alfort (France). A l'ouverture du colloque, M.Barkat a tenu à rassurer. Le dispositif national de suivi et de lutte contre la grippe aviaire est toujours opérationnel. Le ministre a confirmé «qu'aucun cas n'a été détecté à l'heure actuelle». L'Algérie est prête à affronter cette maladie en cas de déclaration, a ajouté le ministre. La menace est sérieuse. Croisons les doigts...