Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, exhorte les professionnels du secteur à « préserver et développer » le cheptel national (toutes races confondues), évalué, dit-il, à 8 milliards de dollars. L'appel intervient au moment où le monde subit une « surmédiatisation » concernant l'influenza aviaire, observe-t-il. « C'est la parabole qui est train de nourrir des doutes. Je le répète encore : notre pays n'enregistre aucun cas de grippe aviaire. Sur 150 prélèvements sanguins, effectués sur des oiseaux migrateurs, aucun cas n'était positif », a-t-il réitéré en marge du 18e congrès de la Société algérienne de médecine vétérinaire, qui s'est tenu les 8 et 9 décembre à Alger. Saïd Barkat rassure en outre quant à la bonne santé du cheptel ovin et sa disponibilité à la veille de l'Aïd El Adha. « La richesse ovine recèle pour l'année 2005 pas moins de 19 millions de têtes contre 17 millions en 2004. La couverture végétale est assez suffisante, y compris dans les zones steppiques », a-t-il ajouté. Le cheptel bovin atteint 1,5 million de têtes. Pour ce qui est de la production agricole, l'année 2005 enregistre « encore une fois » de notables excédents, abstraction faite des céréales. Une conjoncture permettant à l'Algérie, fera-t-il remarquer, de placer ses produits (fruits et légumes) sur le marché international. Pour ce faire, la filière doit s'appuyer sur les investissements en matière d'emballage, de transformation et de conditionnement. Inauguré par le ministre de l'Agriculture, le 18e congrès de la Société algérienne de médecine vétérinaire (SAMV) a regroupé plus de 500 participants. Membre de la World Veterinary Association (association mondiale des vétérinaires), des associations vétérinaires arabe et maghrébine, la SAMV a choisi pour ces 18e joutes scientifiques de débattre des maladies « émergentes et réémergentes ». « L'exemple de la grippe aviaire en est le plus édifiant. Parallèlement, les grands changements qui ont affecté les industries du médicament, de la nutrition et bien d'autres seront débattus lors de ce congrès », note le président de la SAMV, le Dr Abderrahmane Amine Khodja. Le marché du médicament vétérinaire est estimé à 30 millions de dollars, 20 % seulement sont assurés par la production locale. Deux firmes algériennes émergent du lot, s'offrant toutefois le luxe d'exporter certains produits. L'une, basée à Bou Ismaïl, est le fruit d'un joint-venture entre l'ONAB et Pfizer et l'autre, AHP, élit domicile à Constantine. BARKAT : « Je défendrai la cause du vétérinaire fonctionnaire » Je continuerai à défendre l'intérêt des vétérinaires du secteur public, en conseil du gouvernement et devant l'APN », a déclaré Saïd Barkat, en marge du congrès de la SAMV. Interpellé à la veille d'une grève que compte déclencher le syndicat des vétérinaires du 17 au 24 décembre 2005, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural recommande, toutefois, à la corporation d'assurer un service minimum. « Je compatis avec mes amis vétérinaires fonctionnaires qui sont mal payés. Je saisirais les décideurs quant à la justesse de leurs revendications. » Le syndicat qui a eu à débrayer les 9, 10 et 11 octobre 2005 revendique l'application d'un protocole d'accord signé il y a plusieurs mois entre la tutelle et la fonction publique, portant sur le salaire et le régime indemnitaire. Le salaire net d'un praticien en début de carrière est de 14 000 DA.