Les Bourses européennes ont ouvert en nette baisse, hier, pâtissant d'un regain de défiance à l'égard de la zone euro alimentée par l'avertissement lancé la veille par l'agence américaine Standard and Poor's sur la notation des pays notés triple A, dont l'Allemagne et la France. A l'ouverture, Francfort perdait 1,38%, Londres 0,72%, Milan 0,95%. De son côté la Bourse de Paris a ouvert en repli de 0,95% mais se stabilisait après trente minutes d'échanges, à l'instar de Madrid qui revenait à l'équilibre après une ouverture en repli de 0,50%. La veille, les places européennes avaient fini dans le vert, soutenues par les nouvelles mesures de rigueur annoncées par l'Italie et les espoirs concernant un plan majeur de sortie de crise pour la zone euro, d'ici le sommet européen prévu vendredi, après l'accord trouvé entre la France et l'Allemagne. C'est l'annonce, d'avant-hier soir, de l'agence de notation Standard and Poor's qui a douché les marchés financiers. Wall Street a eu le temps de terminer sur un gain de 0,65% avant que l'annonce officielle ne tombe. En revanche, les Bourses asiatiques ont accusé le coup, hier, Tokyo lâchant 1,39%, Hong Kong 1,24% et Shanghai 0,31%. S&P a placé "sous surveillance négative" les notes qu'elle attribue à la dette à long terme de quinze pays de la zone euro, dont l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, qui bénéficient actuellement de la meilleure possible. La note de solvabilité de la France est la seule à être menacée d'un abaissement de "deux crans", à "AA". Paris et Berlin ont réagi dans un communiqué commun, se disant "pleinement solidaires" et confirmant la "volonté de prendre toutes les décisions nécessaires" pour "assurer la stabilité de la zone euro". Avant-hier après-midi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy s'étaient accordés sur un "nouveau traité" européen, à 27 ou si besoin à 17, appelant à des "sanctions automatiques" envers les Etats membres de l'Union européenne qui laisseraient filer leurs déficits. Cette annonce avait entraîné une chute des taux d'intérêt à 10 ans des dettes italienne et espagnole, le rendement italien tombant même sous la barre de 6% après la conférence de presse conjointe du président français et de la chancelière allemande. Hier matin, le marché obligataire réagissait peu à l'avertissement de Strandard & Poors, seuls les taux français à long terme se tendaient légèrement à 3,190% dans les premiers échanges. Paris: le CAC, en petite baisse La Bourse de Paris était en légère baisse, hier matin, alors que le marché relativisait l'impact de l'avertissement lancé par l'agence de notation Standard and Poor's sur les pays de la zone euro notés triple A. Peu après l'ouverture, le CAC 40 cédait 0,17% ou 5,44 points, à 3195,84 points. "Il faut relativiser, il n'y a aucune raison que le marché dévisse sur ce genre d'annonce à partir du moment où elle est globalisée", a observé Frédéric Rozier, de Meeschaert Gestion Privée. "Cela aurait été plus embêtant si l'attention s'était concentrée sur un ou deux pays", a-t-il ajouté. Les valeurs bancaires étaient au centre des attentions alors que Standard and Poor's s'est inquiété spécifiquement pour les banques françaises dans sa note, craignant que la perception de leur santé par leurs homologues étrangères complique leur capacité à se financer à l'étranger. Société Générale abandonnait 0,65% à 20,01 euros, Crédit Agricole 1,58% à 4,98 euros et Natixis 1,79% à 2,20 euros, limitant leur repli après avoir lâché jusqu'à 5% peu après l'ouverture. BNP Paribas évoluait même dans le vert, en hausse de 1,34% à 33,60 euros. Veolia Environnement (+1,97% à 9,71 euros) était recherché. Le groupe va sortir de son activité dans les transports publics et compte céder en tout 5 milliards d'euros d'actifs sur deux ans, dont ses activités d'eau régulée au Royaume-Uni et celles de déchets solides aux Etats-Unis.
Londres: le Footsie-100 à l'équilibre (-0,02%) La Bourse de Londres évoluait en quasi-équilibre, hier matin, le marché se montrant prudent après la mise sous surveillance négative des notes de quinze pays de la zone euro, dont l'Allemagne et la France, par l'agence Standard & Poor's. Dans les premières transactions, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 1,34 points, soit 0,02% par rapport à la clôture de la veille, à 5566,62 points, évoluant ainsi en quasi-équilibre après avoir ouvert en nette baisse. Les banques, après leurs gains des derniers jours, étaient de retour dans le rouge. En tête des baisses, Royal Bank of Scotland (RBS) perdait 2,28% à 22,25 pence. HSBC perdait 1,51% à 510,2 pence et Lloyds Banking Group 0,95% à 26,744 pence. Les minières perdaient également du terrain, à l'image de Kazakhmys (-1,83% à 950,81 pence), Vedanta Resources (-1,53% à 1.094 pence) et BHP Billiton (-1,44% à 1983 pence). Les valeurs industrielles surnageaient en revanche, comme le motoriste Rolls-Royce (+0,56% à 718 pence) et le groupe de défense BAE Systems (+0,40% à 276,7 pence). Wolseley gagnait 0,47% à 1912 pence. Le distributeur d'équipements de plomberie a annoncé une hausse de 5% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, grâce aux Etats-Unis, mais a mis en garde sur une possible dégradation de l'environnement commercial dans les prochains mois.
Francfort digère la menace de S&P, Dax -0,95% La Bourse de Francfort digérait, hier, la menace de l'agence de notation Standard and Poor's de dégrader la note de la plupart des pays de la zone euro dont l'Allemagne, mais sans plonger totalement car les investisseurs voulaient croire à une issue à la crise. L'indice Dax des trente valeurs vedettes lâchait 0,95% à 6048,07 points peu après l'ouverture, et le MDax des valeurs moyennes perdait 0,71% à 8978,84 points. Au niveau des valeurs les industrielles étaient dans le vert, profitant de leur statut de refuge traditionnel: K+S prenait 0,48% à 38,35 euros, Siemens 0,20% à 75,80 euros et BASF flirtait avec l'équilibre (-0,02% à 54,55 euros). EON suivait RWE à la baisse (-4,26% à 17,41 euros), et les banques piquaient du nez (Commerzbank -3,62% à 1,39 euros, Deutsche Bank -1,47% à 29,80 euros). Suisse : le SMI repart à la hausse La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier, à l'instar des autres marchés européens, pour repasser dans le vert peu de temps après. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 0,34% à 5756,39 points, après un plus bas à 5704,00. Le SLI et le SPI montaient respectivement de 0,23% à 873,28 points et de 0,09% à 5215,62 points. Les blue chips offraient une image contrastée. Les défensives soutenaient l'indice, Novartis (+0,9%) et Roche (+0,4%) gagnant du terrain. Nestlé restait par contre de marbre. La plus belle avancée du SMI/SLI revenait à Transocean (+1,6%). Le titre reprenait de la hauteur après de lourdes pertes la semaine dernière. Aux financières, CS grappillait 0,5% et UBS 0,4%. Morgan Stanley a abaissé les objectifs de cours des deux banques dans le cadre d'une étude sectorielle. Quelques valeurs de l'assurance baissaient comme Swiss Life (-0,2%) ou Swiss Re (-0,3%). Le réassureur Swiss Re a communiqué un premier chiffre de son estimation des coûts des inondations en Thaïlande à environ 600 mio USD. Mais il y a de nombreuses incertitudes, a-t-il souligné, hier. Le secteur des valeurs cycliques présentait un tableau inégal, avec comme gagnants Adecco (+0,4%), Sonova (+0,3%) ou Syngenta (+0,3%) et comme perdants Schindler (-0,9%), Nobel Biocare (-0,8%) ou Swatch (-0,6%). SGS (-0,6%) a annoncé l'acquisition d'une entreprise australienne spécialisée dans la technique de l'environnement. Cette société emploie 33 personnes et génère un chiffre d'affaires de 5,6 mio franc. Sur le marché élargi, le groupe Schaffner (-1,3%) a publié ses résultats annuels 2010/11, un peu inférieurs aux attentes du consensus AWP. Comme attendu, le groupe soleurois actif dans les composants électroniques a souffert des conditions de marché des énergies renouvelables et de la faiblesse de la technique ferroviaire en Chine, commente un analyste. Par contre l'évolution du cash-flow impressionne. Infranor (action non négociée jusque-là) a émis un avertissement sur bénéfice. Ce spécialiste de l'automation industrielle a ramené à 1,1 mio franc (auparavant 2,5 mio) ses attentes de bénéfice net pour 2011 D'autre part, l'agence de notation Standard & Poor's a revu ses notes pour 14 banques suisses et du Liechtenstein, celles des grandes banques ont déjà été communiquées. La plupart des notes n'ont pas été modifiées. La note à long terme des Banques cantonales vaudoise (action +0,2%) et genevoise (action inchangée) a été relevée d'un cran, à contre-courant de l'évolution des notations dans le secteur bancaire. L'action de Vontobel s'est repliée de 1,4%. Tokyo: le Nikkei finit en baisse de 1,39% La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette baisse de 1,39%, après la menace formulée par l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's d'abaisser la note de six pays de la zone euro notés "AAA", dont l'Allemagne et la France. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 120,82 points à 8575,16 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 1,42%, abandonnant 10,60 points à 738,01 points. L'activité a été faible, avec 1,59 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les titres des firmes actives à l'étranger en ont fait les frais, notamment les constructeurs d'automobiles (Toyota a freiné de 2,14% à 2.606 yens et Nissan de 1,55% à 699 yens), comme les fabricants d'électronique - Sony a cédé 1,86% à 1.371 yens et Panasonic 1,51% à 716 yens. Sensible aux aléas de la conjoncture mondiale, l'industrie lourde a également souffert, Toshiba perdant 3,13% à 340 yens et Hitachi 1,85% à 425 yens, tout comme la sidérurgie, Nippon Steel chutant de 3,00% à 194 yens et JFE Holdings de 4,12% à 1.463 yens. Parmi les rares gagnants du jour a figuré le groupe d'appareils photo Olympus, qui a repris 9,07% à 1.190 yens. Des investisseurs espèrent que la firme, empêtrée dans un scandale financier, sera capable de publier ses comptes semestriels d'ici au 14 décembre au plus tard, échéance limite pour que son action échappe à une radiation de la Bourse de Tokyo. Juste après la clôture, la direction a affirmé que ce délai serait tenu. La publication de ces chiffres est rendue difficile par le maquillage comptable organisé pendant des années par plusieurs dirigeants d'Olympus pour dissimuler des pertes de 134,8 milliards de yens (1,24 milliard d'euros au cours actuel), des malversations reconnues récemment par la direction actuelle.