Les Bourses d'Europe ont ouvert en hausse, hier, focalisées sur les chiffres mensuels de l'emploi américain attendus dans l'après-midi, et espérant des avancées dans la crise de la dette en zone euro, avant un sommet européen la semaine prochaine. Paris a ainsi commencé en progression de 1,19%, Londres de 1,31%, Francfort de 1,35%, Madrid de 1,1% et Milan de 0,2%. La Bourse de Tokyo a terminé de son côté la séance en légère hausse de 0,54%. La plupart des Bourses européennes avaient terminé en légère baisse la veille, reprenant leur souffle au lendemain d'une séance euphorique, la Bourse de New York finissant pour sa part proche de l'équilibre. "La principale statistique que beaucoup attendent est la publication des chiffres de l'emploi", a souligné Terry Pratt, analyste chez IG Markets. "Malgré la hausse hier (jeudi) des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, les anticipations restent positives", après la bonne tenue de l'emploi dans le secteur privé et des nouvelles laissant penser que l'économie américaine est en train de repartir, a ajouté l'analyste. "Le marché attend vraiment la semaine prochaine, car on aura la réunion de la BCE (Banque centrale européenne) et le Sommet européen", a également estimé Mary Nicola, stratège chez BNP Paribas, alors que l'interminable crise de la dette en zone euro constitue toujours la principale préoccupation des investisseurs. Le président français Nicolas Sarkozy s'est prononcé, avant-hier, pour un "nouveau traité" afin de "refonder l'Europe" et s'est dit convaincu que la Banque centrale européenne (BCE) "agira". Il a annoncé qu'il recevrait, lundi prochain, à Paris la chancelière Angela Merkel, pour, ensemble, "faire des propositions franco-allemandes pour garantir l'avenir de l'Europe", alors que les deux pays ont jusqu'à présent des vues divergentes sur la résolution de la crise. Vendredi Angela Merkel a affirmé que l'Europe était sur le point de mettre en place une union budgétaire, dans un discours aux députés du Bundestag. "Nous ne parlons pas seulement d'une union budgétaire, nous sommes sur le point de la réaliser", a-t-elle dit, ajoutant qu'il s'agirait d'une "union budgétaire avec des règles strictes, au moins pour la zone euro". Paris accélère le rythme et prend près de 2% La Bourse de Paris accélérait le rythme, hier matin, et prenait 1,71%, après avoir brièvement gagné plus de 2%, peu après la fin d'un discours de la chancelière allemande Angela Merkel qui a affirmé que l'Europe était sur le point de mettre en place une union budgétaire. Peu après l'ouverture, le CAC 40 prenait 53,66 points à 3183,61 points. La veille, il avait cédé 0,78% après quatre jours de hausse. Le marché parisien a accéléré après le discours de la chancelière allemande qui intervient au lendemain de celui du président français Nicolas Sarkozy, alors que les investisseurs misaient sur l'annonce de solutions politiques, avec en ligne de mire le sommet européen des 8 et 9 décembre. Les valeurs bancaires progressaient, à l'instar de BNP Paribas (+5,63% à 30,50 euros), Crédit Agricole (+3,46% à 4,73 euros) et Société Générale (+3,03% à 18,03 euros). Les titres dépendants de la conjoncture étaient en hausse, avant les chiffres mensuels de l'emploi américain prévus dans l'après-midi. ArcelorMittal gagnait 2,74% à 14,46 euros. Suisses: le SMI Ouvre plus ferme, la politique européenne arrive en soutien La Bourse suisse ouvrait clairement en hausse, hier. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 1,16% à 5747,76 points, les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) augmentaient de 1,43% à 867,08 points, pour un Swiss Performance Index (SPI) en hausse de 1,10% à 5205,89 points. Les chartistes soulignent que la tendance haussière des derniers jours limite une hausse à venir. Le SMI bute dès lors sur des résistances à 5700 et 5788 points. Les soutiens se situent à 5650, 5575 et 5590 points. Les valeurs financières et les cycliques profitaient le plus des espoirs sur la résolution de la crise en Europe. Ainsi, CS (+3,5%) et UBS (+1,9%) étaient clairement en hausse, de même que Swiss Life (+1,8%) et Swiss Re (+1,6%). ZFS (+1,4% à 205,70 franc) poursuivait sur sa tendance de la veille, qui a commencé dans la foulée de sa journée des investisseurs. Vontobel s'est par exemple dit rassurée en ce qui concerne la création de cash, et le management des investissements. La recommandation à "buy" est confirmée, pour un cours d'action fixé à 240 franc. Parmi les cyclique se démarquaient Logitech (+3,4%), SGS (+2,4%) Adecco (+1,9%), ainsi que Clariant et Holcim qui montaient chaque fois de 1,8%. Transocean (+4,4%) se reprenait après la chute de la veille consécutive à ses opérations de refinancement. Nobel Biocare (+2,6% à 11,77 FRANC) profitait d'une étude de l'UBS qui a relevé l'objectif de cours à 12,00 (9,50) franc. L'UBS s'attend à ce que cette société de techniques médicales soit la cible d'un repreneur au prix de 15,70 franc, une évaluation "conservatrice" de l'analyste. Richemont (+1,4% à 49,51 franc) montait, HSBC a placé l'action sur sa liste des "Europe Super Ten", car elle offre un bon potentiel de croissance. Swatch gagnait 1,2%. La queue de liste du SMI/SLI était occupé par les valeurs défensives comme Roche (+0,4%), Swisscom (+0,4%), Novartis (+0,8%) et Nestlé (+0,8%). Sur le marché élargi, Valora (+2,0%) a conclu un accord avec un syndicat bancaire pour une ligne de crédit de 300 mio franc. De plus, le groupe de commerce de détail bâlois veut maintenir le montant de son dividende (11,50 franc), il a également précisé que ses finances étaient confortables. Le spécialiste de logiciels Temenos (+3,1%) a organisé, hier, la journée de ses investisseurs. Burckhardt (+0,5%) a annoncé une commande en provenance de la Corée. Londres: le Footsie-100 en nette hausse, les banques en forme La Bourse de Londres évoluait en nette hausse, hier matin, les banques progressant fortement, grâce à un regain d'optimisme sur la situation en zone euro et notamment des espoirs d'avancées franco-allemandes. Dans les premières transactions, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 88,77 points, soit 1,62% par rapport à la clôture de la veille, à 5578,11 points. Le regain d'espoir sur l'avenir de l'euro soutenait les valeurs financières. Le courtier interbancaire Icap était en tête de l'indice, avec une hausse de 4,27% à 359 pence. Les banques étaient en faveur, à l'image de Barclays (+2,79% à 182,1 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (+3,02% à 21,17 pence), HSBC (+2,90% à 510,10 pence), Lloyds Banking Group (+2,90% à 24,695 pence) et Standard Chartered (+2,49% à 1442 pence). Les minières étaient aussi en hausse, comme Kazakhmys (+3,01% à 945,625 pence) ou Vedanta Resources (+3,04% à 1086 pence). Du côté des rares baisses, le motoriste Rolls-Royce perdait 0,82% à 727,5 pence, en raison de prises de bénéfices après sa hausse de la veille. Tokyo termine en légère hausse de 0,54%, séance attentiste La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en légère hausse de 0,54%, dans un marché attentiste avant le sommet européen de la semaine prochaine et la publication des statistiques mensuelles de l'emploi aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 46,37 points à 8643,75 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a bondi de 5,93%, se reprenant quelque peu après avoir clôturé, vendredi 25 novembre, à son plus bas niveau de l'année. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé de 0,56%, prenant 4,13 points à 744,14 points. L'activité a été faible, avec 1,57 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Après la nette remontée du Nikkei la veille, les opérateurs se sont montrés beaucoup plus prudents, les problèmes d'endettement européens étant loin d'être réglés malgré des émissions d'obligation beaucoup moins défavorables, avant-hier, pour les pays de la zone euro. Les valeurs bancaires, régulièrement ballottées au gré des évolutions de la crise financière européenne, sont restées cette fois inchangées, Mitsubishi UFJ Financial Group à 338 yens et Mizuho Financial Group à 102 yens. "L'attention se porte sur les éventuels progrès dans les discussions conduisant au sommet européen de la semaine prochaine", a expliqué Yumi Nishimura, courtière chez Daiwa Securities, citée par Dow Jones Newswires. En attendant, les investisseurs sont restés sur leurs gardes, gardant un oeil sur les chiffres de l'emploi américain, dont la publication est attendue plus tard dans la journée. Un bon résultat pourrait éloigner encore davantage le spectre d'une récession aux Etats-Unis et rassurer les marchés. Les taux de change ont par ailleurs peu évolué, le dollar restant aux environs de 77,75 yens et l'euro autour de 104,75 yens, soit des niveaux particulièrement bas. La devise japonaise considérée comme une valeur-refuge en temps de crise flambe depuis des mois, ce qui nuit aux affaires des groupes nippons à l'étranger. Parmi les constructeurs d'automobiles, Toyota et Nissan ont monté respectivement de 1,05% à 2594 yens et de 1,14% à 709 yens grâce à l'annonce de bonnes ventes aux Etats-Unis en novembre. Leur concurrent Honda s'est effrité de 0,20%, à 2479 yens, ses affaires s'étant affaiblies au cours du même mois sur le marché de la première puissance économique mondiale. En forte progression, avant-hier, les fabricants d'électronique ont fait l'objet de quelques prises de bénéfices: Sony a cédé 0,99% à 1395 yens, Panasonic de 1,21% à 733 yens, Sharp de 1,03% à 771 yens et Canon de 0,72% à 3435 yens. Le premier groupe de télécommunications mobile au Japon, NTT Docomo, a grimpé de 0,58% à 138'900 yens, après la publication d'un article de presse affirmant qu'il avait conclu un accord de principe avec Apple pour commercialiser à son tour l'iPhone au Japon. Son concurrent Softbank, qui bénéficiait il y a encore peu de temps d'une exclusivité de fait sur le smartphone du groupe américain dans l'archipel, a perdu 0,58% à 2405 yens. Contrairement à nombre de séances précédentes, le groupe d'appareils photo Olympus a peu évolué, gagnant 1,71% à 1067 yens. Le scandale financier qui le touche depuis la mi-octobre a toutefois fait plonger son titre de près de 60% en un mois et demi.