Les ministres de l'Opep se sont réuni, hier, à Vienne pour examiner l'état du marché, alors que la demande mondiale de brut ralentit nettement, et que la production du cartel dépasse de loin les quotas fixés par l'organisation. Les quotas de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui regroupe douze pays et pompe 35% de l'or noir mondial, sont fixés à 24,84 millions de barils par jour (mb/j) depuis janvier 2009, et devraient selon toutes les attentes être reconduits pour la neuvième fois. Mais l'offre réelle des onze pays soumis aux quotas (l'Irak en est exclu) se situe bien au-delà de ce plafond de production - elle s'élevait en novembre à 27,97 mb/j selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). La production totale de l'Opep était en novembre de 30,68 mb/j, son plus haut niveau depuis plus de trois ans. Il n'y a pas de pénurie ou d'excès dans l'offre (...) cet équilibre amènera probablement à ne pas changer le plafond de production actuel, a estimé le ministre koweïtien Mohammed al-Bassiri. Il faut maintenir le niveau de production actuel a quant à lui indiqué le ministre vénézuélien Rafael Ramirez. Les pays du Golfe doivent donc réduire leur offre pour laisser de la place à la production libyenne, qui redémarre rapidement, a-t-il toutefois ajouté. L'Arabie saoudite, qui avait décidé unilatéralement d'accroître sa production à partir de mai pour compenser la pénurie du brut libyen, a pompé plus de 10 mb/j en novembre, soit bien plus que les 8,55 mb/j du premier trimestre de l'année, et le ministre saoudien Ali al-Nouaïmi a jugé lundi satisfaisant le niveau actuel de production. Les membres du cartel devaient par ailleurs discuter, hier, de la dégradation de la conjoncture économique, alors que l'Opep comme l'AIE ont tous deux révisé en baisse mardi leurs prévisions pour la demande énergétique mondiale en 2012, pointant un net ralentissement de la croissance économique. Dans ce contexte, on peut imaginer que l'Opep s'entendait, hier, sur un plafond global de production pour l'ensemble des pays à son niveau actuel, à 30 mb/j, pour le premier semestre de 2012 mais sans discuter un changement des quotas individuels, a estimé Torbjorn Kjus, analyste de la banque DnB Bank.