L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'achemine mercredi vers le maintien de son plafond de production à 24,84 millions de barils par jour (mbj), alors que se dessine déjà un consensus autour de la question, le ministre saoudien jugeant le marché actuel "équilibré". "Le marché actuel est tout à fait équilibré", a estimé M. Ali al-Nouaïmi avant le début de la réunion, précisant "ne pas être inquiet" pour les perspectives de la demande d'or noir, en dépit du ralentissement de l'économie mondiale. "Nos clients veulent davantage de pétrole, et nous leur fournissons", a expliqué M. al-Nouaïmi, notant que l'offre saoudienne ne dépendait pas de l'ampleur de la production libyenne, qui a redémarré avec vigueur depuis septembre. L'Arabie saoudite avait décidé unilatéralement d'accroître sa production à partir de mai pour compenser la pénurie du brut libyen. Le Secrétaire général de l'Opep, Abdallah Salem Al Badri, avait lui aussi indiqué mercredi dernier à Qatar que le marché était suffisamment approvisionné et que les récents cours du brut, entre 100 et 120 dollars, étaient "satisfaisants". En revanche, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a jugé mercredi que les cours actuels du brut représentent un "risque majeur pour la reprise économique dans le monde". "Les craintes sur l'approvisionnement mondial de pétrole, accentuées par les évènements du Printemps arabe, ne sont pas fondées", a en outre insisté M. Al Badri qui dit avoir envoyé "des messages rassurants aux pays consommateurs en leur expliquant que ces craintes ne sont pas basées sur des données fiables". La Libye est le seul pays pétrolier dans la région secoué par ces événements et dont la production devrait toutefois reprendre à la fin du premier semestre 2012 à 1,58 million de barils jour, a-t-il ajouté. De son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a estimé que le marché pétrolier "est équilibré", laissant entendre que l'Algérie n'allait pas défendre à Vienne une hausse de la production. Les quotas de production de l'Opep, qui regroupe douze pays et produit 35% du pétrole mondial, sont fixés à 24,84 mb/j depuis janvier 2009, mais l'offre réelle des onze pays soumis aux quotas (l'Irak en est exclu) s'élevait en novembre à 27,97 mb/j selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). Si le principe d'un maintien du plafond actuel de production fait partie d'un large consensus, d'autres questions liées à la discipline de production restent quant à elles posées. L'examen du marché pétrolier international à la lumière des derniers développements sur la crise financière dans l'eurozone, le retour de la production de la Libye et le respect des quotas de production par les pays membres figurent au menu de cette session de l'OPEP.