Le recours, aujourd'hui, au dessalement d'eau de mer s'avère inéluctable. Suite à une sécheresse chronique vécue depuis plus de deux décennies et d'une demande en eau croissante, les pouvoirs publics ont décidé de s'orienter vers une politique de mobilisation des ressources en eau non conventionnelles, à savoir le dessalement d'eau de mer, afin de pouvoir compenser le déficit en eau enregistré. Pour y arriver, des moyens financiers sont indispensables pour se mettre au diapason. Ces dernières années ont vu, en effet, une floraison de projets dans plusieurs régions côtières du pays. Au total, l'Algérie table sur la réalisation de 43 stations de dessalement d'eau de mer. Certaines sont déjà en chantier et leur livraison est même prévue pour les prochains mois. Alger sera ainsi dotée d'une usine de dessalement d'eau de mer sise au Hamma, destinée à couvrir un tiers des besoins en eau de la capitale estimés à 600 000 mètres cubes d'eau par jour. Reste que les spécialistes qui conseillent d'adopter cette stratégie dans les pays qui souffrent de la sécheresse, relèvent néanmoins le coût exorbitant pour la réalisation des projets. Rien que pour la station de Honaine, à l'ouest du pays, 260 millions de dollars sont nécessaires pour sa réalisation avec un volume de production de 200 000 m3/ jour, d'eau dessalée. Le Salon international de l'eau et des équipements a été une occasion pour rappeler cette réalité qui se trouve un obstacle pour les pays en développement. Le coût de ces opérations est cher, a tenu à souligner une société allemande présente à ce salon international. Le ministre des Ressources en eau a précisé, à l'ouverture de cette manifestation, que la réalisation des 43 stations en plus des barrages coûteront quelque 12 milliards de dollars. Selon un responsable de l'Algérienne de l'Energie, la moyenne du coût de réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer varie de 120 à 140 millions de dollars pour les unités ayant une capacité de 100.000 m3. La problématique qui se pose à présent est d'arriver à réduire le coût. Les participants au salon organisé au Palais des expositions d'Alger ont mis en avant la nécessité de passer à l'application de nouvelles méthodes moins coûteuses. Les Allemands proposent, à cet effet, le recours à l'osmose inverse, un procédé qui consiste à séparer l'eau et les sels dissous au moyen de membranes semi-perméables sous l'action de la pression. Une opération qui tient compte également de l'aspect environnemental car elle est économique d'autant qu'elle ne nécessite pas une forte demande en énergie. L'autre aspect abordé lors de ce salon est lié à la formation du personnel. La technologie dans ce domaine est essentiellement entre les mains des sociétés occidentales. Les Espagnols et les Allemands ont d'ailleurs affirmé leur ferme intention de former le personnel en Algérie. Un projet qui pourrait compenser le retard en main-d'œuvre qualifiée.