Avec la raréfaction et la diminution des ressources hydriques en raison de la persistance de la sécheresse devenue chronique au fil des ans, les pouvoirs publics ont décidé de s'orienter vers une politique de mobilisation des ressources de l'eau non conventionnelles, à savoir le dessalement de l'eau de mer. Et ce, de manière à relever le défi de l'eau et pouvoir, ainsi, compenser le déficit enregistré particulièrement dans certaines régions à l'image de l'Ouest du pays. Le dessalement de l'eau de mer à travers le recours aux entreprises étrangères pour la réalisation de ces stations a déjà commencé à donner des résultats puisque de nombreuses régions sont alimentées en eau de mer dessalée. Une eau qui répond aux normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D'ici à la fin de l'année en cours, les usines de dessalement qui restent à réaliser seront pratiquement toutes en chantier. Espagnols, Singapouriens et autres ont réussi à arracher ces projets. Le programme de réalisation d'unités de dessalement de l'eau de mer, à l'horizon 2009 est, en effet, colossal. L'ensemble de ces usines produiront environ 1,9 million de m3/jour alors que la population concernée est estimée à 11 millions d'habitants. Alger ne vivra pas le stress hydrique cet été puisqu'elle est déjà alimentée par la station d'El Hamma d'une capacité journalière de 200 000 m3, depuis le 24 février dernier. L'usine a été officiellement inaugurée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a relevé l'importance de ces réalisations tant attendues par la population. D'ailleurs, Alger sera prochainement alimentée en eau 24 h/24. Tlemcen fait partie aussi des régions où la demande en eau est beaucoup plus importante que l'offre. La plus grande station y sera construite. Il faut dire qu'avant le lancement de ces grands projets, un programme d'urgence (2002-2003) a été initié par les pouvoirs publics pour pallier le déficit en eau potable des populations par l'installation de stations monobloc de dessalement de l'eau de mer, de capacité moyenne (2 500 m3/j à 5 000 m3/j). Au total, 13 stations monobloc d'une capacité globale de 35 000 m3/j ont été réalisées. A préciser, par ailleurs, que, pour la réalisation de tout le programme de dessalement, il a été créé un comité interministériel (Ressources en Eau-Energie et Mines) pour coordonner toutes les actions se rapportant à la mise en œuvre de ce programme jugé ambitieux par les spécialistes en la matière. Ce programme est même cité en exemple dans les rapports des institutions internationales. S. I. ------------------------------------------------------------------------ La station de Magtaa à Oran, la plus grande au monde, pour un coût de 460 millions de dollars D'une capacité de 500 000 m⊃3; d'eau par jour, la station de dessalement de l'eau de mer Magtaa, située à Mars El Hadjadj à Arzew, sera la plus grande au monde en cycle combiné. Elle sera réalisée par le groupement singapourien Hyflux. Ce dernier a été choisi, en mai dernier, parmi six soumissionnaires pour assurer la réalisation et l'exploitation de ce mégaprojet. Hyflux a proposé 0,5577 dollar pour le m3 d'eau dessalée, soit quelque 40,15 dinars. Cette usine coûtera plus de 460 millions de dollars pour un délai de réalisation de 36 mois.Une société mixte, MTM SPA, sera créée pour assurer le suivi de toutes les étapes de ce projet. Elle sera détenue à hauteur de 51% par Hyflux et de 49% par l'Algerian Energy Comapgny (AEC). Le financement de ce projet sera assuré à hauteur de 30% par les fonds propres du groupement Hyflux alors que les 70% restants seront financés localement par des banques publiques algériennes avec la Banque nationale d'Algérie (BNA) comme chef de file. S. I.