On a du mal, beaucoup de mal à dénicher un film qui se tient dans l'ambitieux programme cinématographique, “ d'Alger, capitale de la culture arabe ”, qui a déjà révélé au public près d'un tiers des projets filmiques retenus dans ce cadre là, (sur 22 films avalisés il y en a eu déjà 08 de réalisés). Ibn Zeydoun, qui a abrité dimanche dernier l'avant-première du film, Ali oua Ali de Mohamed Hazourli, était pratiquement vide. Le titre lui-même Ali oua Ali est épuré de toute sonorité artistique, rien qu'à le prononcer on est repu ! Comment un réalisateur pourrait réussir un film si, déjà, il ne fait aucun effort pour travailler un titre, censé non seulement résumer l'œuvre mais aussi attirer par ses sens ? Si ce n'était que çà ! Passons…Mohamed Hazourli, qui est plutôt connu à la télé pour son succulent “ Aasab oua awtar ”, une série humoristique tirée, du vécu social, est allé cette fois-ci, vers le terrain plus coriace du cinéma : pas le vrai puisque le film n'est pas en 35mm. Comme beaucoup d'heureux cinéastes, la commission cinéma de l'événement, “ Alger, capitale de la culture arabe ” avalise son scénario et lui donne un milliard de centimes pour tourner, Ali Oua Ali. Le film est tourné entièrement dans le Sud algérien puisque le récit est tiré de ce patrimoine local. Il s'agit d'un réputé propriétaire de terres et de palmeraies qui épouse deux femmes qui lui donneront deux fils, qu'il nommera tous les deux Ali, du nom de leur grand- père. Au détour d'une oasis, Hazourli filme la passion brûlante d'un jeune pour une femme qui l'ignore. C'est le riche propriétaire, interprété avec brio par Mohamed Ajaïmi qui pourchasse ce garçon qui a perdu la tête, et la vie au fond d'un ravin. La jeune fille veut fuir le village avec sa mère puisque étant enceinte de cet amant d'un jour. Ajaïmi la prend, alors, pour seconde épouse et promet de garder le secret pour la vie, et d'élever ce fils comme si c'était le sien. Inutile de donner les détails des rapports de polygamie avec ses femmes. Ils sont d'un rare machisme ! La femme est asservie. Elle est là, juste pour maintenir un équilibre fictif des foyers, et de porter jusqu'aux yeux un ventre plein d'enfants. Ringard, dépassé, réactionnaire, le film est truffé d'une morale préscolaire. Voici enfin l'énigme de ce film dont le titre plat explique le propos : le jour de la mort du personnage principal, celui-ci prend son aîné, (Ali) par la main, lui révélant que “ Ali et Ali, sont héritiers alors que, Ali ne l'est pas !” Cette révélation tourne la tête au “ grand ” Ali, qui en informe frères, maman et belles-mères. Commence alors une expédition dans un lointain village du Sud où réside un sage réputé. L'énigme est alors dissipée suite à des réflexions aussi abracadabrantes que surréalistes. Tout le monde aura compris que le dernier Ali, n'est pas le vrai rejeton du grand Adjaïmi. Si ce n'étaient les décors paradisiaques de ce film, il serait difficile pour les moins avertis de suivre le récit superflu de, Ali oua Ali. C'est vrai que le montage était impeccable, l'image aussi, le jeu d'acteur est correct, mais le reste, l'essentiel le propos et les atmosphères qui font du cinéma un monde du réel, n'y sont pas. On en sort avec cette vague impression que notre patrimoine oral ou écrit ne peut dépasser le temps et l'espace comme dans les mythes indous, grecs, perses ou égyptiens ….