La Commission européenne a présenté cette semaine une série d'options aux Etats membres pour effectuer les choix énergétiques nécessaires afin de contribuer à l'objectif de l'UE de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% en 2050. L'analyse réalisée pour la Commission repose sur des scénarios combinant efficacité énergétique, sources d'énergie renouvelables, nucléaire et captage et stockage du carbone, considérés comme les quatre grandes axes de la dé carbonisation de la production d'énergie dans l'UE. Quel que soit le bouquet énergétique retenu, une meilleure efficacité énergétique et une augmentation importante de la part des énergies renouvelables sont nécessaires pour atteindre les objectifs en matière de CO2 d'ici à 2050, a expliqué la Commission. Le groupe des Verts au Parlement européen a jugé décevantes les propositions de la Commission et demandé à Bruxelles de s'atteler à fixer des objectifs contraignants en matière d'énergie renouvelable pour 2030. Des scénarios crédibles existent et montrent que, combinées à des mesures d'efficacité énergétique, les énergies renouvelables peuvent contribuer jusqu'à 45% du mix énergétique de l'UE en 2030, et non pas 30% comme proposé obstinément par la Commission, a affirmé l'eurodéputé vert français, Yannick Jadot, accusant le commissaire chargé de l'Energie, Günther Oettinger de promouvoir l'énergie nucléaire. La Commission est tentée de surévaluer l'importance du charbon et du nucléaire pour satisfaire la Pologne et la France, mais les données prouvent qu'un système énergétique moderne ne peut se passer des renouvelables et de l'efficacité énergétique, a pour sa part commenté Frauke Thies de Greenpeace. Le gaz, le pétrole, le charbon et le nucléaire figurent dans tous les scénarios, en proportions variables, car ils permettent aux Etats membres de conserver de la souplesse dans leur bouquet énergétique, à condition qu'un marché intérieur bien connecté soit réalisé à brève échéance, souligne la Commission. La situation varie selon les Etats membres. La Pologne et l'Estonie dépendent à 90% du charbon pour produire leur électricité. Chypre et Malte sont pour leur part dépendant à 100% de leurs importations de pétrole pour leur électricité. Le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Italie et l'Irlande la produisent avec du gaz, la France avec le nucléaire (76%) et l'Autriche à 68% avec des sources d'énergies renouvelables. Or, l'UE produit seulement 48% de ses besoins en énergie et dépend de ses importations, à des niveaux variables. Seul le Danemark est exportateur net. Les énergies fossiles représentaient les trois-quarts des bouquets énergétiques dans l'UE en 2009 (pétrole 37%, gaz 24% et charbon 16%), le nucléaire représentant 14% et les renouvelables 9%. Le nucléaire est considéré comme une source d'énergie non carbonée, au grand dam des écologistes. Et la tendance n'est pas favorable aux renouvelables. Les investissements dans ces sources d'énergie ont chuté de 10% en 2009, souligne la Commission. L'UE s'est contrainte à réduire ses émissions de CO2 de 20% par rapport à leurs niveaux de 1990 pour 2020. Elle s'est également imposée de réaliser 20% d'économies d'énergie et de porter à 20% la part des renouvelables dans sa production d'énergie.