Un attentat suicide à la voiture piégée a fait au moins sept morts et une trentaine de blessés hier devant le ministère irakien de l'Intérieur, à Bagdad, a-t-on appris auprès de la police et de sources médicales. Jeudi dernier, une vague d'attentats a fait 72 morts à Bagdad, sur fond de crise profonde entre le gouvernement à dominante chiite et les partis sunnites, quelques jours après le départ des dernières forces américaines. hier, la voiture piégée a explosé après avoir forcé le cordon de sécurité mis en place aux abords du ministère, dans la rue Bab al Chardji. Cinq membres des forces de l'ordre figurent parmi les tués, dit-on de sources policières et médicales. Le ministère de l'Intérieur parle, lui, de trois morts et de 33 blessés, dans un communiqué. Le Premier ministre Nouri al Maliki a demandé il y a une semaine l'arrestation du vice-président Tarek al Achemi, de confession sunnite, et a invité le Parlement à limoger le vice-Premier ministre Saleh al Moutlaq, lui aussi sunnite, ce qui a donné lieu à une crise politique qui menace de replonger l'Irak dans les affrontements religieux. La plupart des attentats de jeudi passé ont été commis dans des secteurs chiites. Les autorités estiment que l'auteur de l'attentat d'hier a visé le ministère de l'Intérieur pour condamner l'émission d'un mandat d'arrêt à l'encontre de Tarek al Achemi, accusé d'être l'instigateur d'attentats et d'assassinats, dit-on de source proche de la police. "C'est un message qui nous est directement adressé parce que c'est nous qui avons démantelé le réseau d'Achemi et qui sommes chargés de la sécurité du pays", a déclaré le lieutenant Ali al Qouraïchi, responsable de plusieurs points de contrôle autour de la capitale. Le vice-président a trouvé refuge dans le Kurdistan autonome pour échapper à son arrestation. Accord entre l'Onu et le gouvernement irakien sur les réfugiés iraniens du camp d'Achraf en Irak L'ONU et le gouvernement irakien ont signé avant-hier un accord portant sur un règlement humanitaire et pacifique de la situation des résidents du camp d'Achraf, au nord de Baghdad, qui abrite quelque 3.400 Iraniens, a indiqué un communiqué de l'Onu. L'accord, signé par l'envoyé spécial de l'Onu Martin Kobler et le conseiller irakien pour la sécurité nationale Falah al-Fayadh, établit un processus aux termes duquel le gouvernement irakien relogera les résidents (du camp) dans un lieu de transit provisoire, le temps que leur statut de réfugié soit déterminé par le Haut commissaire de l'Onu pour les réfugiés, premier pas nécessaire avant leur réinstallation en dehors de l'Irak, a précisé le communiqué. L'Irak s'est engagé à assurer la sécurité des habitants du nouveau lieu d'accueil, souligne le texte, qui ne précise ni l'emplacement de ce camp de transit ni la date du transfert des réfugiés. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait indiqué mercredi dernier que l'Irak avait décidé de reporter à avril prochain la fermeture, initialement programmée pour la fin de l'année, du camp d'Achraf.