La profonde méfiance entre les blocs chiites et sunnites en Irak a empêché vendredi dernier la tenue d'une réunion d'urgence des dirigeants politiques convoquée pour trouver une issue à la crise entre ces deux groupes, au lendemain d'une série d'attentats meurtriers. Le président du Parlement, Ossama Al-Noujaifi, avait annoncé cette réunion pour tenter de sortir le pays d'une crise qui paralyse les institutions et menace le fragile équilibre entre chiites, majoritaires dans le pays, et sunnites, un an après la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Ces cinq derniers jours, un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, le chef du gouvernement chiite, Nouri Al-Maliki, a réclamé le limogeage du vice-Premier ministre sunnite, et le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a décidé de boycotter l'Assemblée et le gouvernement. Jeudi dernier, les violences sont venues s'ajouter à cette tourmente politique, avec une vague d'attentats apparemment coordonnés qui a fait au moins 60 morts et des centaines de blessés à Bagdad, quelques jours après le départ des derniers soldats américains du pays. «Hier, l'Alliance nationale (une coalition des partis religieux chiites) avait indiqué que le bloc Iraqiya devrait (d'abord) cesser de boycotter le Parlement et le gouvernement, et qu'ensuite il y aurait une réunion des groupes politiques», a déclaré un parlementaire sous le couvert de l'anonymat.