Révision des tarifs de la consommation de l'eau avec une grille d'augmentation progressive par tranche de consommation. De la même façon, Sonelgaz revendique une augmentation du prix à la consommation d'énergie. Il est vrai que nous sommes engagés dans une phase durable d'abaissement des soutiens des prix à la consommation, ce qu'on appelle les subventions et de recherche de l'équilibre des entreprises. Dans le contexte où l'Algérie a choisi la voie du libéralisme et de l'économie de marché, il est normal que s'impose la vérité du prix afin que chaque entreprise puisse se donner les moyens de se battre sur le marché, sinon pour son expansion, du moins pour sa survie. Cela veut dire que le Trésor public se désengage du soutien des produits de première nécessité. Mais, et là il y a un mais, ce désengagement du Trésor public sera compensé par les consommateurs, c'est-à-dire qu'il impliquera une érosion du pouvoir d'achat des travailleurs alors même que l'objectif du programme du Président est de mettre en place les conditions d'amélioration de leur pouvoir d'achat. Au niveau moyen des salaires actuels, le calcul devrait être fait pour déterminer la part du pouvoir d'achat des citoyens qui sera perdue suite aux augmentations des tarifs cités ci-dessus. Or, toute proposition d'augmentation des prix à la consommation se traduit en fait par une proposition de baisse du pouvoir d'achat, et toute baisse du pouvoir d'achat se traduit par une accumulation de frustrations des populations et prépare les conditions d'une explosion sociale qui pourrait, suite à des manipulations, emprunter la voie d'une expression politique. Cruel dilemme pour un pays engagé dans une problématique de compromis entre les exigences de l'économie de marché et celles de la paix sociale et qui ne se rejoignent pas toujours du moins difficilement. C'est à ce niveau également que peut surgir la contradiction entre le pouvoir de niveau politique et le pouvoir de niveau économique.