Le président de la banque centrale allemande, la Bundesbank, a appelé le gouvernement du pays à "ne pas relâcher ses efforts" de consolidation budgétaire, pour continuer à donner "le bon exemple" à ses partenaires européens, dans un entretien publié, hier. "L'Allemagne a une responsabilité particulière en tant que pilier de stabilité de l'union monétaire", a déclaré Jens Weidmann, au quotidien Tagesspiegel. De ce fait, le pays "ne doit pas relâcher ses efforts" pour arriver à un budget équilibré, a-t-il plaidé. "La pause dans la consolidation budgétaire prévue cette année n'est pas convaincante, au vu des perspectives de croissance", a-t-il ajouté, alors que l'Allemagne devrait au contraire "donner le bon exemple". Ne pas différer la consolidation Le déficit budgétaire allemand, c'est-à-dire du seul Etat fédéral, devrait s'établir pour 2011 autour de 20 milliards d'euros, bien en-deçà des prévisions initiales, grâce à une croissance économique soutenue ces deux dernières années. Mais il doit à nouveau grimper cette année, à environ 26 milliards d'euros."Une des leçons de la crise est qu'il ne faut pas différer la consolidation", a constaté M. Weidmann. Il a estimé que les décisions prises en décembre par les chefs d'Etat et de gouvernement européens, visant à ancrer plus de stabilité budgétaire dans les traités, pouvaient apporter "une contribution utile" à la résolution de la crise de la dette en zone euro, mais devaient "se concrétiser" dans chaque pays membre pour restaurer "pas à pas" la confiance des investisseurs. La présentation par l'Italie de son budget 2013 à l'été sera une étape importante, a prédit M. Weidmann. "Si l'Italie arrive à l'été à (présenter) la perspective d'un budget 2013 presque à l'équilibre, nous aurons ainsi à court terme bien avancé", a-t-il dit. Dans un entretien au quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a pour sa part réitéré ses appels aux pays très endettés de la zone euro à "faire ce qu'il faut". Les mécanismes d'aide européens mis en place "ne peuvent qu'acheter le temps nécessaire pour les pays concernés afin de mettre en œuvre des mesures", à savoir "faire des économies, appliquer des réformes, améliorer leur compétitivité", a-t-il ajouté. En Allemagne aussi "2012 sera vraisemblablement plus difficile que 2011", a-t-il reconnu, "mais l'économie allemande est bien positionnée".