Le procès du président déchu Hosni Moubarak a repris au Caire hier. L'ex-président est arrivé en ambulance au tribunal avant d'être placé sur une civière, comme lors des précédentes audiences. Hosni Moubarak, son ancien ministre de l'Intérieur et de hauts responsables de la police de l'ancien régime sont poursuivis pour leur rôle dans la mort de 850 manifestants lors de l'insurrection qui a conduit à sa chute. L'ex-président, qui avait démissionné le 11 février dernier sous la pression d'une révolte populaire, est aussi accusé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps que lui. Son procès avait repris le 28 décembre dernier, après la décision de la justice égyptienne de rejeter la demande de récusation du président de la cour, accusé de partialité par les avocats du président déchu. Il avait cependant été aussitôt ajourné à hier pour permettre tant au procureur général qu'à la défense de procéder à une série de vérifications. Le juge a notamment demandé au procureur général les autopsies finales des manifestants tués et les examens médicaux des blessés lors du soulèvement du 25 janvier dernier, qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak. L'ajournement visait aussi à vérifier auprès d'experts s'il était possible de récupérer les images de la télévision d'Etat des manifestations, qui ont été effacées. En ce qui concerne le volet corruption, le juge a permis aux avocats de la défense de vérifier les opérations présumées de ventes et d'achats de maisons à Charm El-Cheikh, appartenant à l'ex-président, âgé de 83 ans. Contrairement aux premières audiences, les caméras de télévision ne sont maintenant plus autorisées à filmer le procès. M. Moubarak est en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire. Son procès, qui a commencé en août, a été perturbé par de fréquents troubles. Lors de la dernière audience, en septembre, le maréchal Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFM) aux commandes depuis la chute de Moubarak, avait témoigné à huis clos. Peu après son témoignage, le chef du CSFM avait affirmé que l'armée n'avait pas reçu l'ordre de tirer sur les manifestants qui ont eu raison du régime, dédouanant Hosni Moubarak de la responsabilité de la mort de manifestants. Jeudi passé, un tribunal du Caire a acquitté cinq policiers poursuivis pour la mort de cinq manifestants lors de l'insurrection.