L'agence de notation financière Fitch Ratings a dégradé d'un cran, avant-hier, la note de la dette souveraine de la Hongrie, qui passe à "BB+" de "BBB-", la faisant passer en catégorie spéculative. Cette décision reflète "la poursuite de la détérioration de l'environnement budgétaire" du pays et de ses perspectives de croissance, explique l'agence dans un communiqué. Elle ajoute que cette notation est assortie d'une perspective négative, et qu'il y a 50% de chances qu'elle soit de nouveau dégradée dans les deux ans. Les perspectives de croissance vont continuer à se détériorer, estime l'agence, qui indique s'attendre désormais à une contraction du Produit intérieur brut (PIB) hongrois en 2012 à -0,5% contre +0,5% précédemment. Fitch était la dernière des trois grandes agences de notation à ne pas encore avoir placé la note de la dette souveraine de la Hongrie en catégorie dite "spéculative", c'est-à-dire à haut risque. Moody's l'avait fait le 24 novembre et Standard & Poors le 21 décembre. Le pays s'enfonce dans la crise depuis des mois, contraignant son gouvernement à demander, à contrecœur, l'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de ses partenaires européens. Mais ces négociations avec le FMI et l'Union européenne sont dans l'impasse: la volonté du conservateur Viktor Orban de réformer la Banque centrale, dont le président Andras Simor lui déplaît notoirement, menace, selon le FMI, l'UE et la Banque centrale européenne (BCE), la sacro-sainte indépendance de cette institution. En signe de protestation, une première visite exploratoire d'une mission du FMI et de l'UE a été interrompue à la mi-décembre. Cette impasse a fait plonger la devise hongroise, le forint, qui a atteint jeudi un plus bas historique face à l'euro. Avant-hier, la monnaie hongroise reprenait toutefois des couleurs, les investisseurs se montrant un peu plus optimistes sur l'octroi de cette aide internationale. Les investisseurs étaient notamment rassurés par les discussions, avant-hier, entre le chef du gouvernement hongrois, le négociateur hongrois auprès de l'Union européenne (UE) et du FMI Tamas Fellegi et le gouverneur de la banque centrale Andras Simor, qui semblaient indiquer que le pays était prêt à faire des compromis.