Intervenant, hier, sur les ondes de la RAI, M. Malek Seraï, expert international en économie, en rapport avec la crise financière qui secoue le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, a tout d'abord donné son point de vue sur le problème de la sidérurgie en Algérie. "La sidérurgie algérienne rencontre des problèmes liés d'abord à l'emploi, c'est-à-dire le côté social est lourd en Algérie. L'Algérie a mis en place un système social très important, même lourd parfois en comparaison à certains pays modernes. Néanmoins nous proposons de donner le meilleur de notre part de système au monde ouvrier, en général, pour aller vers les modèles qui ont connu beaucoup de succès, notamment dans les pays européens du Nord. Sur cette base là, avec un problème de communication qui est légèrement faible, le monde ouvrier bouge souvent et nous assistons à des soubresauts par-ci et par-là d'arrêts de travail. Ces arrêts de travail répétitifs causent des pertes énormes sur le plan financier et, automatiquement, il y a des complications sur les charges sociales et sur les engagements fiscaux. Cela cause certainement un débrayage global et général qui dérange la norme qualitative mais aussi la norme financière". Il rappelle à ce sujet que le complexe sidérurgique d'El-Hadjar a été au départ un complexe algérien, depuis qu'il a été pris en charge par ArcelorMittal, il obéit à des normes de rentabilité, de rendement qualitatif et notamment financier du Groupe international. "Ce n'est pas le cas de celui qui existe à Annaba. Et automatiquement, la réaction de la direction de ce complexe vise à attirer l'attention des autorités pour dire : ça suffit, il faut nous laisser travailler, il faut assainir le secteur de l'industrie. A ce propos, M. Seraï note que le problème de l'Algérie est que le monde ouvrier ne donne pas suffisamment d'heures de travail aux postes d'emploi. Il explique que ArcelorMittal répond aux mêmes problématiques. "Ils ont un problème social, fiscal et surtout un problème de finance. Mais de l'autre côté, l'Algérie tient à garder son unité industrielle, ces milliers d'emplois et cette rentrée fiscale et, surtout, une image de marque vis-à-vis du monde européen et du monde en développement de ce secteur, parce que, si la situation ne s'arrange pas rapidement et ce n'est pas le cas heureusement, nous risquons d'avoir de mauvaises notations à l'échelle internationale", note M. Seraï. Il souligne que d'après les affirmations qui lui ont été données par le SG de la Centrale syndicale UGTA, la question est en train d'être réglée. L'Algérie va contrôler de manière définitive le complexe en apportant les solutions nécessaires. Pour lui, la principale solution, c'est la réaction de la banque : "Si la banque se met à table avec le Groupe pour négocier définitivement un montage financier et le rééchelonnement de certaines dettes, une intervention financière rapide adaptée, le Group redémarrera dans les normes et probablement même, le Groupe sur la base de cette crise, va mettre en place les orientations et les recommandations pour améliorer sa situation". Argumentant l'importance de ce complexe, M. Seraï fera remarquer que l'Algérie, actuellement, est l'un des chantiers les plus importants en Méditerranée, c'est pratiquement le chantier le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale et parmi les besoins en métallurgie offerts. Le programme algérien notamment sur les grandes infrastructures économiques qui vont consommer plus de 257 milliards durant les quatre prochaines années (une bonne partie de ces besoins, c'est le métal), laisse à dire que nous ne pouvons pas prendre en considération ce joyau industriel qui est un appui à l'économie nationale". D'après lui, cette crise survenue au Complexe d'El-Hadjar est un avertissement à tout le monde afin de déléguer toutes les forces pour améliorer la situation de celui-ci.