Les marchés d'actions ont effacé leurs gains en Europe et évoluaient en baisse, hier, après avoir touché un plus haut de cinq mois la veille, tandis que les contrats sur indices suggèrent une ouverture sans relief à Wall Street. L'indice CAC 40 se replie de 0,13% vers 3.206 points, après avoir gagné 2,66% la veille, Francfort cède 0,4 et l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 abandonne 0,31%. L'indice FTS Eurofirst a cassé un plafond de résistance à 1 028 points dans la matinée, grimpant jusqu'à 1 029,32, un plus haut depuis août. L'annonce d'une progression de 3% en Allemagne a eu peu d'effet sur les marchés, ce chiffre ayant été largement anticipé sur les marchés. Les statistiques publiées, hier, montrent par ailleurs une contraction du PIB de 0,25% au dernier trimestre 2011. La prudence reste de mise, les marchés attendent de connaître le résultat des adjudications espagnoles, aujourd'hui, et italiennes, demain. Aux valeurs, Alcaltel-Lucent (+7,33%) figure parmi les plus fortes hausses de l'indice Stoxx, alors que les cycliques et financières évitent à la cote de décrocher. Ubisoft a bondi de 8,35% après avoir relevé ses prévisions de résultats. Paris: le CAC 40 peu actif après son rebond la veille La Bourse de Paris était presque stable, hier à la mi-journée, -0,16%, dans un marché peu actif après un fort rebond la veille, après un emprunt obligataire en Allemagne et sur fond d'avancées en Grèce. A la mi-séance, le CAC 40 perdait 5,00 points à 3205,794 points, dans un volume d'échanges faible de 957 millions d'euros, signe que les investisseurs restaient peu entreprenants. La veille, il avait rebondi de 2,66%. Dans la matinée "le marché a monté sur de bonnes chances que le PSI (plan impliquant les créanciers privés en Grèce, ndlr) soit bouclé rapidement", indique Dov Adjedj, vendeur d'actions chez le courtier Aurel BGC. Un accord se profilait en Grèce avec les banques sur l'effacement volontaire d'une partie de la dette, qui porterait sur 100 milliards d'euros de dette publique, soit 50% des quelque 206 milliards d'obligations détenues par des institutions privées. Le marché parisien faiblissait à la mi-journée après les résultats d'un emprunt obligataire de l'Allemagne, pourtant réalisé avec succès. L'Allemagne a placé sur le marché pour 3,153 milliards d'euros d'obligations à cinq ans, à un taux moyen inférieur à 1%, avec une forte demande. Les investisseurs avaient auparavant accueilli sans surprise la hausse de 3% du PIB allemand en 2011, permettant de ramener le déficit public à 1% du produit intérieur brut. La croissance est conforme aux prévisions des économistes interrogés par Dow Jones Newswires. En revanche, le PIB a reculé d'environ 0,25% au quatrième trimestre, selon une première estimation de l'Office fédéral des statistiques Destatis. Au total, "après les hausses d'hier, les investisseurs devraient reprendre leur souffle aujourd'hui. Pendant cette séance de consolidation, les opérateurs resteront tournés vers l'actualité de la zone euro", estiment les analystes de Saxo Banque. Aucun indicateur américain n'était par ailleurs attendu au cours de la séance européenne, hier. Parmi les valeurs, Alcatel-Lucent (+7,64% à 1,37 euro) se hissait en tête du CAC 40, grâce à un relèvement de recommandation de Deutsche Bank de "conserver" à "acheter". Dassault Systèmes (-2,90% à 60,50 euros) subissait le sort opposé, avec un abaissement de recommandation de Deutsche Bank de "conserver à "vendre". Iliad, qui a atteint un plus haut historique la veille après le lancement de son offre dans le mobile, perdait 2,63% à 95,10 euros, après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée, de "surperformer" à "neutre". Casino perdait 0,26% à 64,31 euros. La position du groupe de supermarchés dans Paris intramuros, où celui-ci détient plus de 60% des surfaces de vente, est un "obstacle à la concurrence", a estimé, hier, l'Autorité de la concurrence. Alstom gagnait 1,62% à 23,57 euros. Alstom Transport a remporté un contrat de 110 millions d'euros pour la fourniture du système de signalisation de la ligne à grande vitesse espagnole qui reliera Albacete à Alicante. Enfin, Beneteau lâchait 8,09% à 7,81 euros, après l'annonce d'un recul de son chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de son nouvel exercice. Londres de nouveau attentiste sur la zone euro La Bourse de Londres était en légère baisse, hier matin, faisant une pause après la hausse de la veille et optant à nouveau pour l'attentisme face à l'évolution de la situation dans la zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 10,10 points, soit 0,18% par rapport à la clôture de mardi, à 5687,90 points. Les investisseurs analysaient, notamment, les derniers chiffres contrastés de la croissance allemande et attendaient les résultats de prochains emprunts italiens et espagnols. Toutefois, selon Jordan Lambert du cabinet Spreadex, "les marchés sont restés remarquablement résistants face aux craintes renouvelées d'un défaut désordonné de la Grèce et les taux très élevés de l'Italie et de l'Espagne". Signe d'un manque général de direction, les valeurs bancaires évoluaient de manière contrastée, avec des hausses pour Royal Bank of Scotland (+2,70% à 21,73 pence) et Lloyds Banking Group (+1,46% à 27,71 pence) mais une baisse pour HSBC (-0,64% à 501,45 pence). Même hésitation du côté des pétrolières : -0,86% pour BP à 475,50 pence mais +1,31% pour Essar Energy à 167,60 pence. Le distributeur Sainsbury cédait de son côté 0,09% à 305,63 pence. Il a fait état de ventes records durant la période de Noël, portées par le lancement de nouveaux produits et des promotions, mais a prévenu que le début 2012 serait nettement moins flamboyant. Suisse: dans le rouge, marché sans entrain Après un début de séance tout juste à l'équilibre, la Bourse suisse est passée en territoire négatif et poursuivait sa tendance baissière, hier à la mi-journée. A la mi-séance, le SMI perdait 0,3% à 6032,66 points, après un plus bas de 6028,01 points. Le SLI parvenait à conserver un gain infime de 0,03% à 893,93 points, alors que le SPI affichait une baisse de 0,24% à 5434,24 points. Nestlé (-1,3%) plombait les indices et tenait la lanterne rouge du SMI. Merrill Lynch est descendu de "buy" à "neutral" sur le titre, soulignant que le cours a pris près de 20% depuis la mi-2011 et évolue autour de son plus haut historique. La majorité des financières étaient toujours dans le vert. C'était le cas d'UBS (+0,7%) et Credit Suisse (0,3%), mais pas de Julius Bär (-0,5%). Parmi les assurances, Swiss Re (+0,1%) et Zurich Financial Services (également +0,1%) étaient également au-dessus de l'équilibre. Les poids lourds pharmaceutiques Novartis (-0,7%) et Roche (+0,3%) étaient contrastés. Le CFO de Roche a déclaré, lors d'une conférence pour investisseurs organisée par JP Morgan, que son groupe a affiché au 4e trimestre 2011 une "performance solide". Transocean (+2,2%) et Actelion (+1,1%) étaient en tête du SMI. Actelion profitait d'un rebond technique, après avoir été durement sanctionné hier, suite à un avertissement sur bénéfice. Swatch (-0,8%) et Richemont (-1,4%) évoluaient en queue de peloton, sur des prises de bénéfices, selon des intervenants. Hier, Swatch s'est distingué, après la publication surprise de ventes record en 2011. Swisscom (inchangé) a rendu ses gains initiaux. Une commission du Conseil des Etats demande un rapport au conseil d'administration sur ses futurs engagements à l'étranger. Les cycliques ABB (+0,8%) et Holcim (+0,9%) arrivaient à consolider leurs avancées de la matinée. Sur le marché élargi, on notait le recul d'Aryzta (-6,3%). Cette baisse est due à la crainte d'un effet dilutif, suite à une augmentation de capital annoncée hier soir par le boulanger industriel. L'acquisition de Barry Callebaut (-0,4%) en Espagne d'une société active dans les noix n'a pas profité au groupe. Bossard (+7,5%) était toujours très recherché dans la foulée de la publication de son chiffre d'affaires 2011 ce matin. Interroll faisait aussi partie des grands gagnants, avec une hausse de l'action de 5,5% suite à des déclarations positives du CEO. Bellevue profitait de la levée par la FINMA, avec effet immédiat, annoncée hier soir, de son interdiction d'acquisition de clients dans les domaines de la gestion de fortune et du conseil en placements. Tokyo: le Nikkei gagne 0,30% aidé par les USA, bridé par l'Europe L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la journée, d'hier, sur un petit gain de 0,30%, encouragée par la bonne tenue de Wall Street la veille, mais l'ardeur des investisseurs était dans le même temps freinée par les craintes sur le front européen. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a augmenté de 25,62 points pour s'afficher à 8447,88 points à la clôture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 1,54 point (+0,21%), pour finir à 733,47 points. La Bourse de New York avait fini en hausse mardi, au plus haut depuis juillet 2011, grâce à un relatif optimisme pour les Etats-Unis où les indicateurs économiques de décembre étaient bons. Si les perspectives pour l'économie américaine et les résultats des sociétés tendent à s'améliorer, la situation en Europe reste cependant préoccupante, ce qui bride les initiatives des investisseurs. Reste que l'activité sur la place tokyoïte est dans son ensemble encore restée faible, avec seulement 1,66 milliard de titres échangés sur le premier marché, le même volume que la veille. Parallèlement, le dollar avait tendance à augmenter légèrement vis-à-vis de la devise nippone, se situant aux environs de 76,90 yens à la fermeture du marché tokyoïte. L'euro, lui, toujours ancré sous les 100 yens, se monnayait à un niveau inférieur à celui de la veille, aux alentours de 98 yens, au plus bas en plus d'une décennie. Dans ce contexte ambivalent, les titres ont évolué de façon très disparate. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, est restée inchangée à 2.626 yens, celles de ses concurrents Honda et Nissan ont pour leur part respectivement fléchi de 0,56% à 2.473 yens et augmenté de 0,59% à 679 yens. Parmi les groupes d'électronique, l'action Sony a rebondi de 0,45% à 1.350 yens, celle de Canon a baissé de 0,90% à 3.285 yens, tandis que celles de Panasonic et Nintendo refluaient respectivement de 0,77% à 644 yens et de 1,14% à 10 420 yens. Les titres des groupes financiers ont pour leur part été plutôt appréciés, celui de Mizuho Financial Group gagnant 0,92% à 110 yens, celui de Nomura Holdings 3,19% à 259 yens et celui de Mitsubishi UFJ Financial Group s'élevant de 1,20% à 336 yens. Les actions des industriels Fanuc (robots) et Komatsu (engins de chantiers), très présents en Chine, ont également été bien traitées, la première gagnant 0,67% à 11 970 yens et la seconde 0,27% à 1.852 yens. Le titre très chahuté du groupe japonais d'appareils photo et techniques d'imagerie Olympus, et celui de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), exploitant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, ont pour leur part été victimes, hier, de prises de bénéfices après avoir bondi la veille de respectivement 20% et 24%. Olympus a terminé sur un repli de 2,61% à 1.230 yens. Titre le plus échangé de la journée, Tepco, a quant à lui rétrocédé 6,05% à 202 yens.