La semaine a débuté par une baisse pour les Bourses européennes, toujours affectées par la pression croissante des agences de notations, et également déstabilisées, tout comme les marchés asiatiques, par la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. Paris a ainsi ouvert en recul de 1,01%, Francfort de 0,88%, Londres de 0,74%, Madrid de 0,9% et Milan de 0,5% En Asie, Les marchés ont été très perturbés, hier, par l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen: la Bourse de Séoul a fini en baisse de 3,43% et celle de Tokyo de 1,26%. L'incertitude monte à cause des inquiétudes sur la direction que prendra la Corée du Nord, a indiqué Mitsushige Akino d'Ichiyoshi Investment Management et les investisseurs s'empressent de liquider leurs positions. Le choc sur les marchés est inévitable à court terme, a jugé de son côté Bae Sung-Young de Hyundai Securities. Cette annonce crée une incertitude dans la région et va amener la situation géopolitique dans l'Asie du nord-est en haut de l'agenda, a estimé pour sa part Terry Pratt, analyste chez IG Markets. Ces nouvelles craintes viennent s'ajouter à celles déjà élevées sur la zone euro et, à l'approche de Noël, les marchés boursiers ne vont probablement pas être d'humeur festive dans les prochains jours, a poursuivi M. Pratt. Pour Christian Parisot, analyste chez Aurel BGC, L'Europe et l'euro resteront au centre des préoccupations des investisseurs (sur les places européennes, ndlr). La fin d'année approchant, les volumes sur les marchés devraient rapidement se contracter, a-t-il ajouté en jugeant peu probable dans cet environnement difficile, d'assister à un rallye de fin d'année. Les agences de notation ont en effet une nouvelle fois fait entendre leur voix vendredi soir. Fitch a abaissé à négative contre stable auparavant la perspective de la note de la France, maintenue à AAA, tout en annonçant envisager d'abaisser les notes de six pays (Espagne, Italie, Belgique, Slovénie, Chypre et Irlande). Moody's a abaissé de deux crans la note de la Belgique, à Aa3. Et Standard Poor's, menace toujours de son côté d'abaisser d'un jour à l'autre la note de plusieurs pays triple A comme l'Allemagne et la France. En l'absence de statistiques économiques majeures, les nouvelles en provenance d'Europe vont probablement dominer à court terme, a jugé M. Pratt. Paris: le CAC efface ses pertes et se hisse dans le vert La Bourse de Paris effaçait ses pertes et se hissait dans le vert (+0,32%), hier matin, dans un marché peu actif et prudent après la mort du président nord-coréen et sur fond de menace des agences de notation sur la zone euro. Peu après l'ouverture, le CAC 40 prenait 9,53 points à 2981,83 points, après avoir perdu 1% en début de séance. Le volume d'échanges était encore très limité, de l'ordre de 400 millions d'euros, signe de la retenue de nombreux investisseurs à l'approche des fêtes de fin d'année. L'indice parisien se reprenait un peu grâce au rebond des valeurs les plus cycliques, davantage dépendantes des mouvements du marché, qui avaient souffert la semaine dernière. Parmi les titres en hausse, ArcelorMittal prenait 1,67% à 13,37 euros et STMicroelectronics 0,90% à 4,25 euros. Certaines valeurs bancaires soutenaient la tendance comme BNP Paribas (+0,68% à 27,94 euros) et Crédit Agricole (+1,16% à 4,09 euros). Le marché oubliait un début de séance plus terne, démarré en baisse dans le sillage des Bourses asiatiques, plombées par l'incertitude créée par la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. Les investisseurs restaient également méfiants face à la menace des agences de notation qui ont fait entendre leur voix vendredi soir et augmentent la pression sur la zone euro. Le principal rendez-vous du jour c'était la conférence téléphonique des ministres des Finances européens, qui devait traiter des conséquences du dernier sommet et notamment la question du renflouement du Fonds monétaire international (FMI). Londres hésitante après un début dans le rouge La Bourse de Londres était hésitante, hier matin, oscillant autour de l'équilibre après avoir ébuté dans le rouge, apparemment déconcertée par certaines nouvelles inattendues, comme le décès du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. Dans les premiers echanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 1,13 point, soit 0,02% par rapport à la clôture de vendredi, à 5388,47 points. "Ceux qui s'attendaient à un début de semaine calme à l'approche de Noël n'avaient pas prévu les initiatives des agences de notation vendredi soir ni la mort ce week-end du leader nord-coréen", expliquait Michael Hewson de CMC Markets. L'abaissement des perspectives des notes de plusieurs pays européens, dont la France, ont directement affecté les valeurs bancaires. Lloyds Banking Group perdait 2% à 24,01 pence, Barclays 1,24% à 169,22 pence et Royal Bank of Scotland 0,85% à 19,83 pence. Les pétrolières étaient également orientée à la baisse : -1,30% pour BP à 440,05 pence et -1,27% pour Tullow Oil à 1.312,10 pence. Les valeurs dites défensives étaient en revanche à la hausse, comme Imperial Tobacco (+1,98% à 2.371 pence), le brasseur SABMiller (+1,65% à 2.186 pence) ou le groupe pharmaceutique Shire (+1,09% à 2.133 pence). Suisse : le SMI dans le rouge La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier. Les marchés s'inquiètent de la situation future en Corée du Nord, après l'annonce de la mort de son leader Kim Jong Il. Les Bourses asiatiques ont nettement reculé, après la nomination de son successeur, son plus jeune fils Kim Jong-Un, que les investisseurs jugent inexpérimenté. A l'ouverture, le SMI cédait 0,30% à 5716,47 points, le SLI perdait 0,50% à 843,98 points, le SPI abandonnait 0,25% à 5148,67 points. Dans ce climat d'incertitude, les défensives soutenaient logiquement le SMI. Nestlé et ABB (+0,1% chacune) étaient parmi les rares gagnants de l'indice phare. Credit Suisse a repris le suivi de l'action Nestlé, à "neutral", avec un objectif de cours de 58 franc. Novartis (inchangé) faisait également mieux que la moyenne. Nobel Biocare (+2,6%) affichait la meilleure performance, sur de nouvelles rumeurs de rachat. A l'opposé, Sonova (-2,0%) reculait le plus. L'actionnaire principal Andi Rihs a vendu ces derniers jours 255'000 actions pour un montant total de 24 mio franc. Kühne+Nagel (-1,8%), Swiss Re et Lonza (-1,5% chacune) reculaient également davantage que le marché. Transocean (-0,2%) ne profitait pas du relèvement de l'objectif de cours par Barclays. Parmi les bancaires, c'est CS (-1,0%) qui cédait le plus de terrain, alors qu'UBS (-0,7%) et Julius Bär (-0,9%) occupaient le milieu de tableau. Le conflit fiscal avec les Etats-Unis serait arrivé à un tournant selon la presse du week-end. Des représentants de onze établissements bancaires, dont Credit Suisse, Julius Bär, la BCZ/ZKB et la Banque cantonale de Bâle, ont rencontré des membres des autorités fiscales US. Mardi serait une date butoir pour un règlement du conflit, selon la ""SonntagsZeitung", qui évoque une éventuelle amende de 3 mrd USD au total. Sur le marché élargi, Phoenix Mecano (-1,4%) reculait plus la moyenne. Après un avertissement sur bénéfice en novembre, le groupe en a émis un nouveau. Les analystes estiment que la réorganisation du groupe est sensée. Phoenix Mecano veut regrouper deux sociétés. Acino (+3,3%) était recherchée, après le rachat d'autres activités du fabricant de génériques Mepha. les analystes jugent la transaction de manière plutôt positive, tout en regrettant le manque de détails.
Francfort ne sait pas sur quel pied danser, Dax +0,03% La Bourse de Francfort était indécise, hier, dans la matinée, à la fois déstabilisée par la mort du dictateur nord-coréen Kim Jong-Il et ne sachant pas sur quel pied danser en Europe. A l'ouverture, l'indice Dax des trente valeurs vedettes prenait 0,03% à 5703,54 points, après avoir ouvert dans le rouge Au niveau des valeurs, les industriels avaient le vent en poupe: Merck KGaA prenait 0,87% à 74,40 euros, Linde 1,04% à 111,20 euros, Volkswagen 1,43% à 117 euros. Metro flirtait avec l'équilibre (+0,13% à 27,99 euros). L'investisseur autrichien René Benko, candidat déclaré au rachat de la chaîne de grands magasins Kaufhof du groupe de distribution, a fait part au quotidien allemand Handelsblatt de son impatience sur ce dossier. Metro au contraire ne pense pas boucler l'opération avant l'année prochaine, a indiqué son patron à la presse ce week-end. Sur le SDax des petites valeurs, Air Berlin grimpait de 8,66% à 2,51 euros, après l'annonce d'un partenariat avec la compagnie émirati Etihad Airways. Celle-ci va devenir le premier actionnaire d'Air Berlin, et lui fournir des lignes de crédit de près de 200 millions d'euros pour les cinq prochaines années, un soulagement pour la compagnie allemande en difficulté chronique. Tokyo: le Nikkei cède 1,26%, après la mort de Kim Jong-Il L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la journée d'hier en recul de 1,26%, sur fond de baisse des autres places asiatiques et d'inquiétudes après l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. Le décès du numéro un de la Corée du Nord a été révélé durant la pause de la mi-journée sur le marché tokyoïte. A la reprise en début d'après-midi, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'inscrivait en chute de quelque 115 points avant de se reprendre un peu. A la fermeture, il s'est affiché à 8.296,12 points, soit un recul de 105,60 points (-1,26%) par rapport à son cours de fin de journée vendredi. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part décliné de 7,18 points (-0,99%), pour finir à 716,38 points. L'activité a été faible, avec seulement 1,44 milliard de titres échangés sur le premier marché. A l'annonce du décès de Kim, le gouvernement japonais s'est réuni en urgence pour se préparer à toute éventualité. Il a aussi exprimé ses condoléances bien que le Japon n'ait jamais entretenu de relations diplomatiques avec la Corée du Nord, considérée comme une menace et avec laquelle existent des différends au sujet de Japonais enlevés par le régime de Pyongyang dans les 1970-80.