L'annonce par l'Arabie saoudite qu'elle pouvait augmenter sa production pétrolière pour compenser le pétrole iranien sur le marché international en cas de sanctions est inamical, a déclaré, hier, le ministre iranien des Affaires étrangères, appelant Ryad de réfléchir davantage. Ces signes ne sont pas des signes amicaux et nous invitons les responsables de l'Arabie saoudite à réfléchir davantage, a déclaré Ali Akbar Salehi à la chaîne de télévision iranienne Al-Alam. La sécurité du Golfe persique est une sécurité collective et l'Iran est un acteur majeur dans ce domaine, a-t-il souligné. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a assuré, avant-hier, que son pays pouvait rapidement compenser les exportations de brut de l'Iran en cas de sanctions pétrolières occidentales contre ce pays soupçonné de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNN, M. Nouaïmi a ajouté que si l'Iran mettait à exécution ses menaces de fermer le détroit d'Ormuz, cette voie d'eau stratégique à l'entrée du Golfe ne resterait pas longtemps fermée.Nous produisons actuellement entre 9,4 et 9,8 millions de barils par jour (mbj) et nous avons une capacité de production de 12,5 mbj, a indiqué le ministre saoudien. Nous pouvons facilement atteindre 11,4 à 11,8 mbj en quelques jours. Tout ce que nous avons à faire est d'ouvrir les vannes. Pour atteindre les 700.000 barils par jour supplémentaires, nous aurons probablement besoin d'environ 90 jours, a-t-il ajouté. Deuxième producteur de l'OPEP derrière l'Arabie Saoudite, l'Iran produit 3,5 millions de barils par jour et en exporte environ 2,5 mbj. Des responsables occidentaux ont affirmé que des pays du Golfe, en particulier l'Arabie saoudite, compenseraient le déficit d'offre en cas d'embargo contre les exportations d'Iran, afin de convaincre les pays asiatiques, surtout le Japon et la Corée du Sud, de participer à la démarche. L'Iran a déjà lancé dimanche un avertissement aux monarchies du Golfe, les pressant de ne pas compenser ses exportations pétrolières.