Le patron de l'Institut de la finance internationale, Charles Dallara, devait arriver, hier soir, à Athènes pour reprendre les discussions dès qu'il sera possible avec le gouvernement grec sur l'effacement de la dette, a-t-on appris au ministère grec des Finances. En raison de l'arrivée tardive à Athènes de M. Dallara, qui représente le lobby bancaire mondial, en l'occurrence les créanciers privés de la Grèce, aucune réunion n'était prévue jusqu'ici pour, hier. Les entretiens vont reprendre dès que cela sera possible, selon la même source. Selon la base de l'accord prévu par l'UE, les créanciers privés de la Grèce (banques, sociétés d'assurance, fonds spéculatifs...) doivent accepter un effacement d'au moins 50% de la dette du pays qu'ils détiennent (soit 100 milliards d'euros) et un échange de titres, avec une maturité pouvant aller de 20 à 30 ans, pour le reste. Le processus de restructuration de la dette grecque se trouve à un point crucial après l'interruption des discussions avec les créanciers privés vendredi, en raison surtout d'un désaccord sur le coupon des nouvelles obligations qui seront émises. Toutefois, le gouvernement grec continue de rester confiant dans la possibilité de conclure à temps un accord. Le Premier ministre grec, Lucas Papademos, a réitéré dans un entretien accordé au International Herald Tribune publié mercredi que tout en prenant en compte la complexité de cette opération, la conclusion d'un accord est très proche. Interrogé sur le pourcentage de participation des créanciers privés à cet accord, M. Papademos n'a pas exclu, selon le journal, qu'une loi soit adoptée, au cas où les 100% ne soient pas atteints, pour permettre de réclamer aux minoritaires qui n'accepteront pas l'accord d'assumer les pertes. Cela dépend du pourcentage de participation (des créanciers privés). Rien n'est exclu, c'est une conséquence du pourcentage, a-t-il dit en faisant référence à l'instauration éventuelle d'une clause d'action collective (CAC) largement divulguée dans la presse depuis la semaine dernière. La Grèce vit toujours sous la menace d'un défaut de paiement dès le mois de mars, en raison de l'arrivée à l'échéance d'une obligation grecque de plus de 14 milliards d'euros, et M. Papademos a indiqué que son pays comptait sur la nouvelle aide de l'UE pour la Grèce, qui s'élève à 130 milliards d'euros. Je crois que les événements prouvent que les partenaires européens ont pris des mesures extraordinaires pour aider la Grèce à faire face à ses problèmes, a indiqué M. Papademos. l'IIF redit son "engagement" à parvenir à un accord sur la dette Les banques ont redit, avant-hier, par l'intermédiaire de l'Institut de la finance internationale (IIF), leur "engagement" à parvenir à un accord sur la restructuration de la dette de la Grèce afin d'éviter une faillite désordonnée de ce pays. L'IIF, qui annonce le retour de ses négociateurs en chef pour mercredi à Athènes, indique dans un communiqué que ceux-ci ont "redit leur engagement à parvenir à un accord sur un échange de dette grecque sur une base volontaire". Les deux hommes, l'Américain Charles Dallara, directeur général de l'IIF et le Français Jean Lemierre (BNP Paribas) encouragent "toutes les parties à oeuvrer dans ce but de bonne foi, avec le sens de l'urgence", ajoute le lobby bancaire. L'IIF avait annoncé vendredi la suspension de ses négociations avec Athènes sur les modalités de la restructuration de la dette publique grecque en laissant entendre qu'elles pourraient revenir sur leur engagement à en effacer volontairement une grande partie. A Athènes, le gouvernement répète depuis vendredi avoir "confiance" qu'un accord sera conclu "à temps". "Nous avons des raisons de croire que nous parviendrons à un accord très bientôt", a encore martelé mardi une source du ministère des Finances. Selon elle, la réunion entre le gouvernement et les négociateurs du secteur privé, prévue pour mercredi, pourrait être décalée à jeudi, en raison de "l'arrivée tardive prévue" de MM. Dallara et Lemierre. Le communiqué de l'IIF n'a donné aucune indication horaire sur le programme des deux hommes. Les négociations entre le secteur privé et Athènes portent sur les modalités techniques de l'effacement de 100 milliards d'euros de dette publique grecque dont sont convenues les banques avec les dirigeants européens lors d'un sommet fin octobre.