Leprésident de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a déclaré que la Banque centrale européenne (BCE) ne pourrait appuyer l'option d'une "restructuration totale" de la dette grecque mais soutiendrait un rééchelonnement "volontaire". M. Juncker a en effet indiqué dans une interview sur une radio allemande qu' "il n'y aura pas de restructuration totale (de la dette grecque), soulignant que "l'appui de la Banque centrale européenne (BCE) à une telle option ne pourrait être obtenu". Il s'est en outre prononcé pour une "restructuration douce et volontaire". "Il faut que les créanciers participent (...) mais cela doit se passer sur une base volontaire", a-t-il estimé M. Juncker. Pour le représentant de l'Eurogroupe, "On ne peut pas imposer une participation des créanciers privés sans et contre la BCE". Celle-ci doit décider avant juillet d'un deuxième plan d'aide à la Grèce, mais demeure divisée sur la forme de la participation des créanciers privés. L'enjeu est d'éviter que les marchés ne paniquent. La Commission européenne avait annoncé vendredi que, dans le cadre des discussions sur les aides à Athènes, les Européens envisageaient "la faisabilité d'un rééchelonnement volontaire de la dette" grecque. L'Allemagne est favorable à une restructuration dite douce, ou rééchelonnement, et insiste pour une participation des créanciers privés, banques assureurs et fonds, aux coûts d'une nouvelle aide. Les créanciers privés pourraient être appelés à participer à hauteur de 20 à 35 milliards d'euros, affirme l'hebdomadaire allemand Spiegel. Alors que 60% des Allemands sont opposés à une nouvelle aide à la Grèce (dernier sondage Politbarometer de la chaîne ZDF), la chancelière allemande, Angela Merkel, a soutenu samedi dans un message vidéo que son pays n'a d'autre choix qu'aider les pays qui connaissent une crise de leurs finances dans la zone sinon la reprise allemande pourrait être compromise.