Les monarchies du Golfe ont décidé, hier, d'emboîter le pas à l'Arabie saoudite et de retirer leurs observateurs de la mission arabe en Syrie, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à faire pression sur Damas. Dans un communiqué, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) annonce que ses Etats membres ont décidé d'adhérer à la décision du royaume saoudien et de retirer leurs observateurs de la mission de la Ligue arabe en Syrie, accusant Damas de ne pas se conformer au plan arabe de sortie de crise. Les six membres du CCG ont en outre appelé le Conseil de sécurité, dont ses cinq membres permanents, à entreprendre toutes les mesures nécessaires pour exercer des pressions sur la Syrie et l'amener à appliquer (...) le plan arabe de paix, prévoyant un arrêt des violences dans ce pays. Ils précisent avoir pris leur décision en raison de la poursuite de l'effusion du sang et des tueries des innocents, selon le communiqué. Ces développements interviennent au lendemain du rejet par les autorités syriennes d'une nouvelle initiative arabe adoptée dimanche au Caire et prévoyant à terme un départ du président Bachar al-Assad. Cette initiative appelle M. Assad à déléguer des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d'union nationale appelé à être formé dans les deux mois, selon un communiqué publié après une réunion ministérielle de la Ligue au Caire. Au Caire, la Ligue arabe a demandé, hier, au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de le rencontrer à New York pour présenter son initiative sur la Syrie et demander l'appui du Conseil de sécurité. L'Arabie saoudite, chef de file du CCG qui regroupe également Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et le Qatar, avait annoncé dimanche le retrait de ses observateurs de la mission arabe, très controversée. Ryad a pris cette décision car le gouvernement syrien n'a respecté aucune des clauses du plan arabe de sortie de crise, avait indiqué son ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal. Les observateurs ont été déployés le 26 décembre après l'accord donné par Damas à un protocole qui prévoit notamment un arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers et des observateurs. Mais aucune des clauses n'a été respectée. Plus de 5 400 personnes ont perdu la vie en dix mois de révolte et de répression en Syrie, selon l'ONU. Mais le Conseil de sécurité n'a encore adopté aucune résolution sur la question syrienne, Russes et Chinois refusant un texte qui aboutirait selon eux à un changement de régime. Une délégation arabe de haut rang devrait se rendre à Moscou pour lui demander de changer sa position favorable au régime du président Bachar al-Assad, a rapporté, hier, la presse koweitienne. La Syrie refuse dé sormais les solutions arabes La Syrie refuse désormais les solutions arabes à la crise, a déclaré, hier, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, en rejetant le nouveau plan pour lequel la Ligue arabe a demandé l'appui de l'ONU. Fini les solutions arabes, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Damas, après avoir accusé les Arabes de comploter pour internationaliser la crise et de prendre des décisions en sachant qu'elles seront rejetées par les autorités syriennes. Le ministre syrien a affirmé par ailleurs que la Russie, alliée de Damas, n'acceptera jamais une intervention étrangère contre la Syrie. Une résolution condamnant la répression en Syrie, est bloquée depuis plusieurs semaines au Conseil de sécurité par Moscou, allié traditionnel de Damas, qui s'oppose fermement à toute ingérence dans le conflit. Personne ne peut douter de la relation syro-russe, car elle est historique et sert les intérêts des deux peuples. La Russie n'acceptera jamais une intervention étrangère en Syrie, c'est une ligne rouge, a-t-il dit. Après plus de dix mois de révolte, marquée par des manifestations quotidiennes réprimées dans le sang, M. Mouallem a affirmé que le régime était déterminé à combattre les groupes armés accusés de semer le chaos en Syrie. Il est du devoir du gouvernement syrien de décider de ce qui est nécessaire pour traiter avec ces groupes armés qui sèment le chaos dans certains gouvernorats, a affirmé M. Mouallem ajoutant que le peuple appuie la solution sécuritaire pour mettre fin à la crise. Les autorités de Damas ne reconnaissent pas l'ampleur de la contestation populaire et affirment lutter contre des gangs terroristes à la solde de l'étranger qui cherchent à semer le chaos dans le pays. Les Arabes ont accentué la pression sur le régime syrien, avec une demande à l'ONU d'appuyer leur plan sur un départ à terme du président Bachar al-Assad et l'annonce par les pays du Golfe du retrait de leurs observateurs de Syrie. C'est une nouvelle étape du complot qu'ils fomentent contre la Syrie, en l'occurence l'internationalisation de la crise, a dit M. Mouallem, en accusant la Ligue arabe de n'avoir pas tenu compte du rapport du chef des observateurs. Les six monarchies arabes du Golfe ont également appelé le Conseil de sécurité, dont ses cinq membres permanents, à entreprendre toutes les mesures nécessaires pour exercer des pressions sur la Syrie et l'amener à appliquer le plan arabe de paix, selon un communiqué officiel. Elles ont aussi décidé de retirer leurs observateurs de la mission arabe en Syrie, suivant ainsi l'Arabie saoudite qui avait annoncé son retrait de la mission arabe lors de la réunion du Caire, pour protester contre la poursuite de la répression de la contestation en Syrie. Les observateurs ont été déployés le 26 décembre après l'accord donné par Damas à un protocole qui prévoit un arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des chars des villes et la libre circulation des médias étrangers et des observateurs. Mais aucune des clauses n'a été respectée.