Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a salué dans la nuit de lundi à mardi, la signature du pacte budgétaire par 25 pays européens. Il a jugé que cela "renforcerait la confiance dans la zone euro". Le traité renforçant la discipline budgétaire est "un premier pas vers une union budgétaire", s'est félicité M. Draghi devant les journalistes. A l'exception du Royaume-Uni et de la République tchèque, les pays européens ont accepté, avant-hier, d'inscrire dans leurs législations une règle d'or sur le retour à l'équilibre budgétaire et des sanctions quasi-automatiques en cas de dérapages des déficits publics, comme le voulait à tout prix l'Allemagne en échange de sa solidarité financière. Plus pour les pays fragiles Ce pacte "renforcera sans aucun doute la confiance dans la zone euro", a ajouté M. Draghi. Son avis est important car de nombreux pays européens espèrent que le pacte encouragera l'institut monétaire à faire davantage pour aider les pays fragiles de l'Union monétaire face à la crise de la dette. M. Draghi avait lui-même envoyé des signaux en ce sens. "Nous saluons aussi l'entrée en vigueur" en juillet du Mécanisme européen de stabilité, le fonds de secours permanent de la zone euro, a ajouté M. Draghi. La très sensible question de sa capacité de prêts sera abordée lors du prochain sommet des 27, début mars. L'Allemagne est sous pression pour la relever de 500 à 750 milliards d'euros. La Grèce veut éviter de demander des prêts supplémentaires Le Premier ministre grec Lucas Papademos a assuré, avant-hier, vouloir éviter de demander plus que les 130 milliards d'euros de prêts que l'Europe est disposée, sous condition, à lui verser, à l'issue d'une réunion avec la BCE et des responsables européens. Peu après un sommet européen à Bruxelles, le Premier ministre grec a eu des entretiens séparés avec un représentant de la Banque centrale européenne, Jörg Asmussen, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, celui de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et de la Commission, José Manuel Barroso. A l'issue, M. Papademos a dit lors d'une conférence de presse, dans la nuit de lundi à mardi, avoir informé ses partenaires de progrès majeurs réalisés dans les négociations avec les créanciers privés de la Grèce. Athènes cherche à boucler des négociations avec ses créanciers privés pour réduire sa dette de 100 milliards d'euros, condition sine qua non au déblocage d'un deuxième plan d'aide européenne d'au moins 130 milliards d'euros. Toutefois, selon des sources européennes, cette enveloppe pourrait ne pas suffire. Un chiffre supérieur, de 145 milliards d'euros environ, a été évoqué. Il est trop tôt pour dire si nous aurons besoin de fonds supplémentaires, notre but est d'éviter une aide supplémentaire de nos créditeurs, a souligné à ce sujet M. Papademos. Notre objectif est de trouver un accord simultanément avec le secteur privé et avec les créanciers publics, a-t-il précisé, soulignant espérer pouvoir achever les négociations d'ici la fin de la semaine. Sarkozy rejette l'idée d'une mise sous tutelle budgétaire de la Grèce Le président français Nicolas Sarkozy a rejeté catégoriquement l'idée d'une mise sous tutelle budgétaire de la Grèce par l'Union européenne, comme proposé par un document du gouvernement allemand qui a provoqué une vive polémique. Il ne peut être question de mettre quelque pays que ce soit sous tutelle, a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'un sommet européen. Ce ne serait pas raisonnable, pas démocratique et pas efficace, a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat français a assuré que la chancelière allemande Angela Merkel était sur la même ligne. La mise sous tutelle budgétaire de la Grèce n'est pas une position qui a été défendue par la chancelière, a-t-il dit. M. Sarkozy a également affirmé que les négociations visant à réduire la dette grecque avançaient dans la bonne direction. Nous avons de bons espoirs d'obtenir un accord définitif dans quelques jours, a-t-il poursuivi. Il a précisé que les négociations concernaient d'une part les banques privées créancières du pays, mais aussi éventuellement d'autres institutions européennes. Une manière de suggérer par exemple que la Banque centrale européenne pourrait être invitée, elle aussi, à accepter une perte sur ses créances envers Athènes. Elle détient des dizaines de milliards d'euros de dette publique grecque rachetée aux banques sur les marchés. Merkel juge impensable que la France n'applique pas la règle d'or La chancelière allemande Angela Merkel a jugé impensable que la France n'applique pas la nouvelle règle d'or budgétaire européenne, quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle, alors qu'elle a été critiquée par le favori des sondages, le socialiste François Hollande. Je ne peux pas m'imaginer que la France n'applique pas correctement la règle d'or, a souligné Mme Merkel devant la presse à l'issue d'un sommet de l'UE Bruxelles au cours duquel 25 pays ont approuvé un traité qui impose partout des règles d'or sur l'équilibre budgétaire. La chancelière était interrogée sur le risque pour elle de devoir le cas échéant porter plainte contre la France devant la Cour européenne de justice au cas où le candidat socialiste François Hollande l'emporterait en mai et refuserait de mettre en œuvre le traité signé par le président Nicolas Sarkozy. C'est pourquoi je ne peux pas m'imaginer la plainte (devant la CEJ), parce que cela n'aura pas lieu, a-t-elle ajouté. Le traité prévoit que chaque pays signataire inscrive dans sa constitution ou sa législation la nouvelle règle d'or l'obligeant à tendre vers l'équilibre des comptes publics. S'il ne le fait pas correctement il pourra être poursuivi devant la Cour par un autre Etat.