Le président Nicolas Sarkozy et la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice se sont entretenus plus d'une heure lundi matin, en prélude à la conférence internationale sur le Darfour convoquée par Paris. Mme Rice, qui rencontrait pour la première fois M. Sarkozy depuis son arrivée à l'Elysée, n'a fait aucune déclaration à la suite de cet entretien. Selon le porte-parole de la présidence, David Martinon, M. Sarkozy et Mme Rice ont évoqué "les sujets prioritaires", comme le Liban, l'Afghanistan, le Kosovo, l'Iran et le Darfour. Mme Rice est arrivée dimanche à Paris pour participer à une conférence sur le Darfour où les grandes puissances, dont la Chine, tentent pour la première fois d'unir leurs efforts pour mettre fin à la guerre civile qui ravage cette province de l'ouest du Soudan. Ils "approfondiront (ce sujet) dans une heure avec la réunion qui va s'ouvrir" à l'Elysée. M. Sarkozy reçoit en fin de matinée le groupe de contact international élargi sur le Darfour qui vise à "donner un nouvel élan fort à la mobilisation de la communauté internationale". A propos du Liban, le porte-parole a assuré que "les Français et les Américains avaient exactement les mêmes objectifs", c'est-à-dire "un Liban indépendant, débarrassé des ingérences extérieures". Le président français a "confirmé notre engagement sur le terrain" en Afghanistan, "tout en invitant à une réflexion à long terme sur la stratégie". Avant d'être élu, il avait affirmé que la France n'avait pas "vocation à rester indéfiniment" en Afghanistan, mais Paris avait précisé qu'il n'existait aucun projet de désengagement immédiat de ce pays. Sur l'Iran, "il a redit à Mme Rice que le Conseil de sécurité devait être uni sur une position de fermeté et de recherche d'une solution diplomatique" pour contraindre Téhéran à suspendre l'enrichissement d'uranium. Concernant le Kosovo, "il a redit qu'à ses yeux, l'indépendance était inéluctable mais qu'il fallait veiller à ce que les Européens ne soient pas divisés". Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont déposé au Conseil de sécurité un projet de résolution proposant une pause de 120 jours dans le processus devant mener à une indépendance sous surveillance du Kosovo, afin de permettre de nouvelles discussions entre Serbes et Kosovars albanais. Mais la Russie s'oppose à une indépendance "automatique" s'il n'y a pas d'accord après cette pause.