Le gouvernement grec a approuvé, avant-hier soir, un projet de loi engageant le pays dans les réformes exigées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour la mise en œuvre d'un second plan de sauvetage de 130 milliards d'euros, indiquent des responsables gouvernementaux."Cela a été approuvé", a annoncé un ministre participant à la réunion de cabinet. Le projet de loi devrait être voté par le parlement dimanche, ce qui devrait rapprocher la Grèce d'une solution financière alors qu'elle doit honorer d'importantes dettes obligataires au 20 mars. L'Union européenne demande au gouvernement grec de fournir le détail de réductions supplémentaires des dépenses publiques d'un montant de 325 millions d'euros. Elle exige également un engagement clair des dirigeants des partis de la coalition gouvernementale à appliquer les réformes. L'extrême-droite retire son soutien au plan d'austérité Alors que les salariés grecs ont entamé dans la journée une grève générale de 48 heures, le parti d'extrême droite LAOS, membre de la coalition gouvernementale, a retiré son soutien au plan de rigueur exigé par les créanciers internationaux. Cette défection fait planer le risque d'une nouvelle crise politique. Le nouveau paquet de mesures de rigueur doit impérativement être adopté par le gouvernement et le parlement grec si Athènes veut obtenir une nouvelle tranche d'aide de l'UE et le Fonds monétaire international (FMI) et éviter la faillite du pays. Tandis que la tension montait dans les rues de la capitale, le chef du parti d'extrême-droite LAOS, Georges Karatzaféris, membre de la coalition au pouvoir, a annoncé qu'il ne voterait pas le nouveau train de mesures qui vont être présentées au parlement. Démissions Les quatre ministres issus du LAOS ont démissionné dans la foulée. Le LAOS compte 16 députés sur les 300 du parlement grec, ce qui signifie que son opposition au plan de sauvetage n'empêcherait pas son adoption. Georges Karatzaféris a en outre réclamé un remaniement du gouvernement et a proposé que le représentant local du FMI soit déclaré 'persona non grata' en Grèce. La ministre socialiste, adjointe aux Affaires européennes, Mariliza Xenoyannakopoulou, cadre et député du parti socialiste Pasok, a elle aussi annoncé sa démission du gouvernement en réaction au nouveau plan de rigueur. Heurts devant le parlement Comme en juin et octobre 2011, le centre d'Athènes était paralysé par les débrayages dans les transports en commun et un ralenti dans les services publics. Le personnel du ministère des Finances chargé de mettre en oeuvre les mesures demandées par les bailleurs ont agité des drapeaux noirs pour exprimer leur désaccord. Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté place de la Constitution (Syntagma), devant le Parlement. Mais le premier syndicat de police a exprimé sa volonté de ne plus agir contre ses "frères". Il accuse le FMI et la Commission européenne de porter atteinte à la démocratie et à la souveraineté nationale.