Conséquences n En tête des sondages avant les incendies, le Premier ministre grec risque de «brûler» ses chances dans ce vote en raison de sa très mauvaise gestion des incendies ayant ravagé le pays fin août. Les Grecs votaient ce dimanche pour renouveler leur Parlement dans un scrutin à l'issue incertaine pour le gouvernement conservateur du Premier ministre Costas Caramanlis, cible de vives critiques pour sa gestion des incendies qui ont ravagé le pays en août. «Nous faisons confiance à tous les citoyens et participons à cette grande fête de la démocratie avec sourire et optimisme», a lancé le Premier ministre, les traits tirés, en direct sur les télévisions du pays depuis le bureau de vote de Salonique (nord) où il est allé déposer son bulletin. Arrivé au pouvoir en 2004, le chef de la Nouvelle-Démocratie (ND), 51 ans, qui caracolait en tête des sondages avant les incendies, avait convoqué ces élections anticipées en prévoyant une réélection facile face à ses adversaires du Pasok (socialiste), emmenés par Georges Papandréou, 55 ans. Mais les feux qui ont ravagé le Péloponnèse (sud) et l'île d'Eubée (est d'Athènes), faisant 66 morts à la fin de mois d'août, ont provoqué une vague d'indignation à l'encontre du gouvernement, incapable d'anticiper cette catastrophe malgré trois canicules successives. La Nouvelle-Démocratie pourrait ne pas atteindre la majorité absolue des sièges au Parlement (151 sur 300), rendant impossible la formation d'un gouvernement sauf à monter une coalition. Une perspective que le Premier ministre a totalement écartée, agitant la menace de nouvelles élections. Selon les analystes, la ND devrait disposer d'une courte avance sur le Pasok, qui ne semble pas avoir réussi à capitaliser sur le mécontentement. Le score des petits partis sera du coup déterminant. Le nombre des députés ND dépendra notamment du score que réalisera le petit parti d'extrême droite Laos (Alarme populaire orthodoxe) de l'eurodéputé antisémite et xénophobe Georges Karatzaferis, crédité dans les derniers sondages publiés de plus de 3% des voix, seuil nécessaire pour entrer pour la première fois de son histoire au Parlement. C'est dans ces conditions que tous les ténors de la droite se sont succédé ces derniers jours sur les antennes du pays pour appeler à donner une majorité claire au gouvernement. Traditionnellement partisane, la presse grecque concluait dimanche la campagne en place des dirigeants politiques, tenus à la réserve. «Peut-être méritons-nous une meilleure Grèce ?», titre en une le quotidien Ethnos (socialiste) sur une photo d'un homme au visage noirci par le feu assis devant une forêt calcinée. To Vima (gauche) prévoit dans un éditorial «un succès des petits partis», signifiant que «le gouvernement qui va sortir des urnes va être beaucoup plus faible que précédemment», marquant peut-être la fin d'un certain bipartisme.