L'Egypte a marqué, hier, le premier anniversaire de la chute d'Hosni Moubarak avec des appels à la désobéissance civile visant à faire pression sur l'armée, de plus en plus critiquée pour sa gestion de la transition. Les manifestants veulent l'inciter à quitter le pouvoir. Vendredi soir, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), à qui l'ancien président a remis les rênes du pays en démissionnant il y a un an, a averti qu'il ne cèderait ni aux "menaces" ni aux "pressions", en évoquant des "complots" contre l'Etat. Révolte Le 11 février 2011, au bout de 18 jours d'une révolte populaire sans précédent contre le régime, le vice-président Omar Souleimane annonçait dans un message la démission de M. Moubarak. La junte d'une vingtaine de généraux qui lui a succédé a promis de faciliter le passage à la démocratie et de rendre le pouvoir aux civils dès que possible. Mais un an plus tard, les militants qui appelaient à la chute de M. Moubarak exigent désormais le départ immédiat de l'armée, qu'ils accusent de perpétuer l'ancien régime et de réprimer le mouvement pro-démocratie. Ils ont appelé à une journée de grèves, hier, et à la désobéissance civile pour faire monter la pression. "A bas le pouvoir!" Avant-hier, des milliers de manifestants ont traversé Le Caire pour marcher sur le ministère de la Défense, défendu par la police militaire, des blindés et des barbelés. "A bas le pouvoir militaire! Le peuple veut l'exécution du maréchal", ont-ils scandé pendant plusieurs heures, ciblant le maréchal Hussein Tantaoui, le chef du CSFA. Les appels à la grève ont divisé la population et les forces politiques. Les Frères musulmans, qui dominent le Parlement récemment élu, s'y sont opposés ainsi que de nombreux Egyptiens, arguant de la dégradation de l'économie.