Un accord a été conclu pour éviter la fermeture de l'usine Leoni de Mateur (nord de la Tunisie), annoncée cette semaine par le groupe allemand, et le travail a repris, hier matin, a annoncé un responsable de Leoni Tunisie. Une délégation de représentants de la société civile de Mateur, des employés et des syndicats sont venus, avent-hier (dimanche), à Sousse pour rencontrer la direction et un accord a été conclu pour que la priorité reste à l'emploi, a déclaré Mohamed Hedi Graa, chargé de la communication du groupe. Le travail a repris, hier matin, dans cette usine employant 2700 personnes à Mateur, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Tunis. La direction du groupe de câblage automobile Leoni, dont le siège est à Nuremberg en Allemagne, avait annoncé vendredi la fermeture de cette unité de production, en raison de sit-in anarchiques et de conflits avec le syndicat UTT (Union des travailleurs de Tunisie). Le syndicat a pris des engagements pour que tout se passe bien. C'est une bonne nouvelle pour Mateur, a ajouté M. Graa. La direction a donné des garanties et assuré qu'elle règlerait certaines situations individuelles, a déclaré de son côté Ali Zaoui, membre du bureau exécutif de l'UTT. Après l'annonce de la fermeture vendredi, le ministre tunisien de l'Industrie Mohamed Lamine Chakhari s'était rendu sur le site pour entamer des consultations avec la direction et les représentants du personnel afin d'éviter la fermeture de l'usine, jugée catastrophique. Le groupe Leoni est installé depuis 1977 en Tunisie et emploie plus de 14.000 personnes. Basé à Sousse (est), le groupe a trois autres sites dans le pays. Depuis la révolution et la chute de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, les revendications sociales ont explosé et sit-in et grèves se sont multipliés dans le pays. En décembre, l'équipementier japonais Yazaki avait annoncé la fermeture définitive d'un de ses cinq sites de production dans le bassin minier de Gafsa, dans le sud-ouest, en raison de grèves irrégulières. Dissimulés sous l'ancien régime, le chômage (taux officiel de 19%) et la crise économique (croissance négative de -1,8% en 2011) ont éclaté au grand jour.