Le cours de l'arabica a chuté de 8% cette semaine, tombant à son plus bas niveau depuis 16 mois, pénalisé par un fort mouvement de vente de la part du Brésil, premier pays producteur de café, tandis que le prix du cacao se stabilisait et que le sucre fléchissait. Cacao Les prix du cacao ont reculé en début de semaine, avant de remonter à la faveur d'un rebond général des matières premières, nourri par l'optimisme sur le plan de restructuration de la dette grecque. Le marché restait cependant suspendu à la Côte d'Ivoire, premier pays exportateur de fèves brunes. Pénalisée par un vent sec, "la récolte ivoirienne en cours pourrait s'avérer décevante et soutenir les prix", a estimé Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank, même si "l'ampleur de l'offre mondiale devrait malgré tout limiter la hausse des cours". Par ailleurs, le marché était soutenu par la proclamation jeudi des résultats définitifs des élections législatives de décembre en Côte d'Ivoire, qui ont finalement confirmé la victoire du parti du président Ouattara. "Des investisseurs redoutaient que ces résultats ne ravivent les troubles dans le pays après la guerre civile d'il y a un an, ils ont donc accru leurs achats de cacao pour se prémunir contre une perturbation des approvisionnements", notait la revue spécialisée Public Ledger. Cette semaine, sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1 534 livres contre 1 510 livres sept jours auparavant vers la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2 373 dollars la tonne contre 2.381 dollars la semaine précédente. Café Le cours de l'arabica a perdu jusqu'à 8% cette semaine, glissant jeudi à 185,10 cents la livre, son plus bas niveau depuis octobre 2010. "Le récent accroissement des ventes au Brésil (premier pays exportateur dans le monde) a largement contribué à ce décrochage", a expliqué M. Fritsch. Le renchérissement du dollar face à un real brésilien sous pression a pu encourager les agriculteurs locaux à mettre en vente sur le marché mondial les stocks importants qu'ils retenaient ces derniers mois. Par ailleurs, "des estimations sur des récoltes futures abondantes au Brésil ont miné davantage le moral des opérateurs", a ajouté Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays Capital. Selon des prévisions gouvernementales, après un fort repli cette année, la production du Brésil devrait atteindre sur la saison 2012-2013 le niveau record de 50,6 millions de sacs (de 60 kg), gonflant fortement l'offre mondiale. Cependant, l'Organisation internationale du café (ICO) ne s'inquiète pas outre-mesure de ce rebond attendu de la production brésilienne. "Au final, l'impact négatif sur les prix devrait rester limité, car les perspectives de la demande mondiale restent vigoureuses, confortées par le dynamisme des pays émergents", a estimé l'institution dans son rapport mensuel. Le surplus de fèves brésiliennes pourrait donc être absorbé par une nette augmentation de la consommation de café... au Brésil même, avance l'ICO. Pour la saison 2011-12, débutée en octobre, l'ICO table désormais sur une production mondiale de 128,5 millions de sacs, en baisse de 4,3% sur un an. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2 066 dollars cette semaine contre 2 013 dollars la semaine précédente vers la même heure. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mai cotait 188,75 cents contre 203,95 cents la semaine précédente. Sucre Les cours du sucre restent plombés par la perspective de récoltes abondantes dans les grands pays producteurs (Inde, Thaïlande, Union européenne). "Le seul facteur qui soutient le marché est le retard probable du début des récoltes au Brésil (premier exportateur mondial) en raison d'une période de sécheresse", a souligné Nick Penney, expert du courtier Sucden. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 631,30 dollars cette semaine contre 646 dollars la semaine précédente. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 24,02 cents contre 24,85 cents une semaine plus tôt. Céréales : la production mondiale de soja recule à cause de l'Amérique du Sud Le département américain de l'Agriculture (USDA) a encore révisé à la baisse cette semaine, les productions de soja au Brésil et en Argentine, respectivement deuxième et troisième producteurs mondiaux, affectés par des conditions climatiques trop sèches. Pour le Brésil, la baisse est même plus importante que ce que les analystes avaient anticipé. Pour l'USDA, qui a abaissé sa prévision de 3,5 millions de tonnes (Mt), le Brésil devrait produire 68,5 Mt de graines de soja alors que lors de la campagne précédente la récolte représentait 75,5 Mt. Les prévisions pour l'Argentine sont à la baisse de 1,5 Mt avec une production estimée à 46,50 Mt. La récolte serait donc inférieure aux deux dernières années (2010/11: 49 Mt et 2009/10: 54,50 Mt). Autre pays en recul le Paraguay, qui connait l'été le plus sec depuis 25 ans. En revanche, la production des Etats-Unis, premier producteur mondial devrait rester stable à 83,2 Mt. Dans ce contexte, la production mondiale devrait toutefois être en baisse à 445,7 Mt. Contrairement aux attentes des analystes, l'USDA n'a pas révélé les prévisions d'exportation des Etats-Unis (34,70 Mt) alors que le rythme d'export actuel est à un niveau élevé comme le prouvent les 1,6 Mt de fèves de soja vendues la semaine dernière. La demande de la Chine, premier importateur mondial de soja, reste forte. Elle est estimée à 55 Mt pour cette campagne. L'USDA qui n'a pas modifié les chiffres des stocks américains de fin de campagne (7,50 Mt) a en revanche revu ses projections mondiales à la baisse (57,30 Mt contre 60,3 Mt prévu le mois dernier).