Les prix du cacao et du sucre ont de nouveau reculé cette semaine, tandis que la café parvenait à se stabiliser, sur des marchés fébriles face à la situation en zone euro, le cacao restant de surcroît plombé par l'abondance de la production ivoirienne de fève brunes. Les prix de la fève brune ont poursuivi leur dégringolade, glissant jeudi jusqu'à 1.580 livres la tonne à Londres et jusqu'à 2.500 dollars la tonne à New York, de nouveaux plus bas depuis juillet 2009 - soit une chute de précédent. "Les cours du cacao sont sous pression, en raison du flux croissant de cacao, provenant d'Afrique de l'Ouest, où la récolte connaît son pic saisonnier actuellement", ce qui vient inonder le marché, a observé Kate Tang, analyste de Barclays Capital. En Côte d'Ivoire, premier pays exportateur mondial de cacao, une production exceptionnelle est attendue cette année, après une récolte record en 2010-2011. Par ailleurs, "la crise de la dette en zone euro pèse lourdement sur le marché, car il y a une crainte grandissante que les incertitudes économiques ne réduisent la consommation de cacao", y compris avant les fêtes de fin d'année, ont noté les analystes de la revue spécialisée Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.587 livres vendredi contre 1.689 livres la semaine précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2.505 dollars la tonne contre 2.730 dollars sept jours auparavant. Cependant, Les cours du café ont réussi à se stabiliser, tiraillés entre la fébrilité des investisseurs face aux crises politiques dans la zone euro, et des tensions toujours persistantes sur l'offre mondiale de café - qui apportaient un certain soutien au marché. Dans son rapport mensuel publié jeudi, l'Organisation internationale du café (ICO) a revu en baisse sa prévision de production mondiale pour la saison 2011-2012 débutée en octobre, à 127,4 millions de sacs de 60 kg, contre une estimation précédente de 130 millions. Cela représenterait un recul de plus de 4% par rapport à l'année précédente. "Des conditions météorologiques défavorables affectent l'offre de nombreux pays exportateurs, en particulier en Amérique centrale et en Indonésie", le troisième producteur mondial, a indiqué l'ICO. Signe de ces tensions, les stocks de café entreposés dans les ports européens ont chuté de près de 6% en septembre, selon les chiffres de la Fédération européenne du café (ECF) dévoilés vendredi. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait vendredi 1.832 dollars contre 1.819 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre cotait 230,05 cents contre 227,80 cents la semaine précédente. Concernant le sucre, les prix se sont eux aussi repliés, dans un volume d'échanges toujours modéré, pénalisés par les déboires de la zone euro et la perspective d'un net excédent de production en 2011-2012 sur le marché mondial en dépit de la chute des récoltes au Brésil, premier exportateur au monde. "Contrairement à certaines rumeurs de marché, il est désormais improbable que la production de sucre du Brésil tombe sous 30 millions de tonnes cette saison", a tempéré l'Organisation internationale du sucre (ISO) dans son rapport mensuel -- ce qui représente tout de même un recul de 8% sur un an. "Les interrogations persistent également sur l'impact des inondations en Thaïlande", deuxième exportateur mondial, a ajouté l'ISO, qui attend en revanche de nettes progressions de la production en Inde deuxième producteur mondial et en Europe. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 660 livres sterling vendredi contre 679 livres sterling le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 25,18 cents contre 25,79 cents une semaine plus tôt.