L'Etat a alloué l'enveloppe financière de prés de 24 milliards de DA à l'Entreprise chargée de la réparation navale (Erenav) dans la perspective de lancer son plan de développement (2012-2017) portant notamment dans la construction de navires, une nouvelle activité pour l'entreprise. D'ailleurs ce plan prévoit également la création de nouveaux chantiers de réparation navale notamment à Annaba, Arzew et Djen Djen et la modernisation de cette activité sur les trois sites existants d'Alger, de Bejaia et d'Oran. Et c'est donc dans cet ordre d'idée que le directeur général adjoint à l'Erenav, M. Ali Sali indique que "plus de 220.000 navires sillonnent annuellement la mer méditerranée dont plus de 10.000 font escale dans les ports algériens. Et comme elle est située sur une façade maritime de plus de 1.200 km et sur l'une des principales routes maritimes internationales (canal de Suez, détroit de Gibraltar), la position géographique de l'Algérie est un atout pour la modernisation de cette activité industrielle, a fait valoir M. Ali Sali. D'ailleurs est-il très important de préciser d'emblée que l'entreprise chargée de la réparation navale est l'unique entreprise publique de réparation navale qui compte se lancer à moyen terme dans la construction de navires. M. Sali a estimé en outre que les besoins en la matière sont énormes mais souvent "ignorés".Et c'est donc pourquoi il remarque qu'à ces atouts, s'ajoute le fait que le climat méditerranéen est caractérisé par un plus grand nombre de jours de travail sans intempéries. Et concernant les besoins du marché algérien dans ce domaine, il annonce qu'ils sont estimés à 3,6 milliards d'euros sur dix ans (environ 370 milliards de DA), alors que ceux de la réparation navale sont évalués à près de 180 millions d'euros (environ 18,5 milliards de DA) en cinq ans, selon ce cadre. M. Sali a fait état de l'inexistence actuellement d'une flotte technique et d'assistance aux navires, soulignant que la demande sur dix ans dans ce domaine était de l'ordre de 150 navires et engins, une flotte constituée notamment de barges de ravitaillement de combustibles et d'eau, de bateaux d'assistance et de sauvetage et de navires pompiers. Parmi les besoins ignorés, M. Sali cite l'exemple de navires de sauvetage en haute mer, de lutte contre la pollution et de navires de lutte contre les incendies. Pour ce professionnel, chaque port algérien devrait se doter d'au moins une barge de ravitaillement en combustible, un navire dit petit pétrolier qui sert à alimenter les bateaux en gasoil et huile, soit à l'intérieur du port où bien quand le bateau est en rade. M. Ali Sali indique d'autre part que seul le port d'Alger est équipé d'une barge à eau, utilisée pour approvisionner les navires en eau potable. Il appelle, ce faisant, les autres infrastructures maritimes à se doter de ces navires pouvant même alimenter les navires étrangers de passage aux ports algériens, ce qui représente, pour lui, "un investissement rentable" pour le pays. Le marché algérien a également besoin de navires de sauvetage et d'assistance technique pour sauver les bateaux en difficulté au large, à l'exemple du navire "El Mounkid" de la Marine nationale, a-t-il ajouté. Il n'a pas oublié de noter qu'aucun port algérien, pas même les ports pétroliers, ne disposent de navires anti-incendie. D'où , estime t-il la nécessité de s'en doter. Par ailleurs et toujours selon le directeur général adjoint à l'Erenav, M. Ali Sali, la demande en flotte technique pour les travaux maritimes sur une période de dix ans est constituée notamment de 10 dragues, de 6 pontons, de 15 chalands fendables et ces besoins "sont importants" car les engins existants ont été acquis à 80% dans les années 1970 à 1980. Les pontons plats sont utilisés pour transporter les blocs en béton destinés à la construction et au renforcement des jetées des ports, alors que les chalands fendables sont destinés à l'évacuation de produits de dragage. De plus et de l'avis de ce professionnel, les 65 barrages en exploitation sur le territoire national devraient aussi se doter de dragues pour l'évacuation de la vase qui s'y accumule. Le marché national devrait s'équiper de près de 50 remorqueurs de différentes tailles et puissance et de plus de 1.000 navires de pêche sur dix ans car les flottilles existantes sont pour la moitié âgées de plus de 30 ans, a-t-il jugé. M. Sali a fait savoir, par ailleurs, que la flotte de commerce du pavillon national qui se composait dans les années 1980 de plus de 60 navires ne compte actuellement qu'environ 27 navires, estimant que le besoin sur dix ans est de 45 navires (céréaliers, porte-conteneurs, caboteurs ...etc) étant donné que plus de 90% des échanges commerciaux se font par voie maritime. Question réparation navale, le même responsable explique que chaque navire doit subir deux contrôles techniques tous les 5 ans. Ces arrêts techniques concerneront la flotte marchande nationale composée de 27 navires, une flotte de 50 remorqueurs ainsi qu'une centaine d'embarcations et engins de servitude (pontons, canots d'amarrages, pilotines...). Il s'agit également des engins de travaux maritimes au nombre de 140, de la flotte de pêche composée de 3.500 unités et de la flotte de plaisance formée de 12.600 navires.