Environ 30 000 hectares de forêts sont détruits chaque année au Maroc où la superficie forestière est de 9% alors que la moyenne mondiale se situe entre 15 et 20%, a indiqué mardi une ONG marocaine à la veille de la célébration de la journée internationale de la forêt (21 mars). Selon un rapport publié par l'Association marocaine des droits humains (AMDH), cette situation est due notamment aux activités liées à l'industrie du bois, à l'extension de projets immobiliers, aux incendies de forêts pour la plupart "orchestrées", à la faiblesse du processus de reboisement, à la sécheresse et aux maladies touchant les arbres ainsi que l'utilisation du bois pour le chauffage. Le rapport estime que "malgré l'importance primordiale des forêts, l'Etat n'a pas accordé une grande importance pour les protéger contre le risque d'extinction à moyen terme". Selon l'ONG marocaine plus de 30 000 hectares d'arganiers disparaissent chaque année au royaume à cause de la multiplication des grandes propriétés agricoles dont l'activité est orientée vers l'exportation. D'autre part, l'ONG ajoute que la désertification touche plus de 200 000 hectares des oasis du Maroc constituant un autre facteur limitant la superficie forestière. Le bois est la principale source d'énergie pour les activités traditionnelles du Maroc. Il constitue 30 % du bilan énergétique national marocain soit une consommation annuelle de 11,3 millions de tonnes de bois-énergie dont plus de 88 % en milieu rural. Les capacités de production de la forêt sont d'environ 3,25 millions de tonnes par an (estimée sur la base de l'accroissement naturel des principales formations ligneuses), alors que les prélèvements réels sont évalués à 6,35 millions de tonnes, ce qui fait apparaître un déficit annuel de 3,10 millions de tonnes. Selon un rapport de situation du Centre marocain de développement des énergies renouvelables (CDER), l'abattage et la collecte du bois pour la cuisson et le chauffage est l'un des facteurs responsables de la déforestation des massifs marocains. Cette déforestation entraîne, par ailleurs, la disparition d'une source importante d'oxygène, d'espèces animales et végétales.