L'écrivaine sera l'invitée de “ Un auteur, un livre ” au CCF. Elle n'a que 22 ans et déjà deux romans sur son court plan de carrière. Française d'origine algérienne, Faïza Guene est tout simplement beurette ! Ses deux romans, Kiffe kiffe demain et du rêve pour les oufs, s'en ressentent. Il ne suffit pas de les ouvrir, il s'agit juste de décoder le titre du second ouvrage, pour réaliser qu'en verlan, “ oufs ” veut dire fou. Alors, tout son récit est truffé de ces sortes de “ néologismes ” devenus une sorte de seconde langue pour les jeunes banlieusards et autres branchés rap… Elle est très jeune, mais fait quand même l'actualité littéraire de l'Hexagone. Pourquoi ? Parce que Faïza Guene parle de sujets qui fâchent qui sont à la fois réels et complexes : les problèmes d'intégration, les jeunes de la banlieue, le chômage, l'administration… la jeune romancière qui sera dès aujourd'hui à Alger, parlera, d'ailleurs, de tout cela lors de trois rencontres avec la presse, demain et mercredi. Elle sera l'invitée du Centre culturel français, demain, à partir de 15h dans le cadre du rendez-vous, “Un auteur, un livre”. Auparavant, à 14h, elle animera, au Théâtre de verdure, une conférence initiée par l'Etablissement Arts et culture de la wilaya d'Alger, et enfin après-demain, elle débattra à la médiathèque Agha autour des questions littéraires et autres. La réédition de son dernier roman, Du rêve pour les oufs par les éditions algériennes Sédia, dans leur collection Mosaïque, était justement l'occasion de faire venir la romancière à Alger. Ce livre, qui se lit d'un trait et qui s'adresse aux jeunes et aux moins jeunes, est très réaliste. Ahlem, le personnage principal du roman, est le portrait type d'une jeune chômeuse qui vivote sur la base de peu de boulot ingrat et peu rénuméré. Son jeune frère, en revanche, tombe plus facilement dans les filets faciles de jeunes qui squattent les HLM en casquette Puma et un joint au bec. Il s'agit, également, dans Du Rêve pour les oufs des difficultés d'une société qui fonctionne à deux vitesses. L'Algérie est, également, omniprésente dans ce livre qui conte les rapports parfois sublimés, parfois désabusés, d'un pays aussi lointain que proche. Le bled comme dirait Faïza Guene, c'est bien un peu pour les vacances pour se ressourcer, mais les voraces de cousins vident les poches à ces émigrés qui sentent à vue d'œil l'opulence alors que c'est faux. Le sujet plairait sans doute à tous les politiques français, puisqu'il est dit implicitement dans le livre que cette France est, quelque part, plus accueillante que les pays d'origine des émigrés de la deuxième génération. En attendant d'aller à la rencontre de l'écrivaine, voici pour vous, un morceau choisi de ce livre proposé par Sédia à 600 DA : “C'est vrai que c'était dur au début mais, après, on s'y est fait où Papa. Dans les premiers mois qui ont suivi l'accident, il y a eu des matins se réveillait à 4 heures, en pleine semaine, comme d'habitude ; faisait ses ablutions, priait, préparait sa gamelle et s'apprêtait à sortir. D'ailleurs, je crois qu'il ne faisait pas toutes ses choses dans un ordre logique. Lorsque je me rendais compte qu'il était debout, je devais me lever et lui expliquer qu'il n'allait pas travailler et ça me... ” page 35 éditions Hachette .