Le fournisseur d'électricité et de gaz Poweo, qui s'apprête à fusionner avec son concurrent Direct Energie, a annoncé, avant-hier, une perte nette de 64,3 millions d'euros en 2011, due principalement à l'exploitation déficitaire de ses centrales électriques déjà cédées. En 2010, le groupe avait accusé une perte de 133,4 millions d'euros. L'opérateur alternatif aux historiques EDF et GDF Suez a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 503,4 millions d'euros sur l'année, en baisse de 27,7%, plombé par l'activité production, à 124,3 millions d'euros (-32,8%), indique-t-il dans un communiqué. La perte brute d'exploitation (Ebitda) s'est creusée, à -24,1 millions d'euros contre -6,7 millions en 2010. Face à de graves difficultés financières, Poweo avait cédé début 2011 à son actionnaire autrichien Verbund sa part dans des sites de production, principalement la centrale à gaz de Pont-sur-Sambre (Nord) et celle de Toul (Meurthe-et-Moselle). Mais ces centrales sont toujours consolidées dans les résultats annuels, indique-t-il, en raison de l'option qu'il détient pour racheter ces participations jusqu'en juin 2013. En excluant ces actifs de production à compter du 1er mars 2011, Poweo a dégagé un bénéfice net (part du groupe) de 6,3 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 405 millions d'euros. Ce nouveau périmètre lui permet également de dégager un résultat brut d'exploitation positif, à 12,8 millions d'euros. Sur l'année, les ventes d'électricité ont chuté de 34,6% à 179,7 millions d'euros et celles de gaz accusent une baisse de 34,3% à 74,3 millions d'euros. La mise en place de la loi Nome de réorganisation du marché de l'électricité en juillet, qui contraint EDF à vendre une partie de son électricité nucléaire à ses concurrents, a permis une amélioration significative de la marge brute sans couvrir toutefois l'ensemble de ses coûts d'exploitation, souligne Poweo. Au premier semestre, le groupe a enregistré une baisse de 9,3% du nombre de clients, conséquence selon lui de règles d'acquisitions prudentes et d'une action commerciale orientée vers un recrutement client très qualitatif, qui s'est atténuée sur la deuxième moitié de l'année (-5%). Fin 2011, le nombre de clients s'établissait à près de 332 000 contre 385 800 à fin décembre 2010, détaille Poweo. Deux jours auparavant, les conseils d'administration de Poweo et Direct Energie, à qui Verbund a vendu sa part de 46% dans Poweo, ont approuvé leur projet de fusion annoncé en juillet, qui va donner naissance au numéro 3 français de l'électricité et du gaz, avec plus d'1 million de clients résidentiels et professionnels. La parité proposée pour la fusion serait de 841 actions Poweo pour 9 actions Direct Energie, soit un poids relatif de 58,3% pour Direct Energie (sans prendre en compte sa participation de 46%) contre 41,7% pour Poweo. L'actionnariat de Poweo se partage entre Direct Energie (46%), les fonds Ecofin (25%) et Luxempart (10%), et un flottant de 19%.