L'entrée en vigueur de la loi sur la Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome) français risque d'être retardée de six mois si le Parlement ne l'adopte pas selon une procédure accélérée, a déclaré, à Reuters, le directeur général de Poweo, Loïc Capéran. Poweo souhaite un prix maximum de 34 euros par mégawattheure du nucléaire qu'EDF sera amené à céder à ses concurrents en application de la loi, censée entrer en vigueur début 2011, a aussi indiqué le patron de l'opérateur alternatif d'électricité et de gaz en France, à l'occasion d'un forum sur l'énergie organisé par Reuters mardi à Paris. EDF a de son côté récemment indiqué qu'il souhaitait un prix plancher de cession de son électricité d'origine nucléaire de 42 euros par mégawattheure, tandis que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) évoquait un niveau d'équilibre proche de 37 à 38 euros. «Dans le cadre d'une procédure accélérée (d'adoption de la loi Nome), on a des chances qu'elle entre en application au 1er janvier 2011 (...). Le pire serait la navette: là, la procédure nous amène gentiment mi-2011 (...). Ce serait vraiment très dommageable pour les nouveaux entrants et pour Poweo en particulier», a déclaré Loïc Capéran. Patrick Ollier, député UMP et président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, a cependant déclaré à Reuters, jeudi dernier, que la loi entrerait comme prévu en vigueur en janvier 2011 et qu'une procédure d'adoption accélérée du texte ne serait pas nécessaire. Le premier passage de la loi Nome à l'Assemblée nationale est prévu du 8 au 15 juin. Le directeur général de Poweo a confirmé que le groupe, majoritairement contrôlé par l'autrichien Verbund, tablait pour 2010 sur une perte opérationnelle comprise entre 20 et 30 millions d'euros en raison, notamment, du retard de la loi Nome, qui devait à l'origine entrer en application au 1er juillet.