Principal accusé dans l'affaire de dilapidation de 3 200 milliards de centimes de la Banque nationale d'Algérie (BNA), Abderrahmane Achour, arrêté, au Maroc et extradé vers l'Algérie après plusieurs mois de procédures judiciaires, disposait de 24 entreprises servant de sociétés écrans dans le blanchiment d'argent pour certaines. C'est ce qu'a révélé l'instruction judiciaire après l'audition du principal accusé dans cette affaire, apprend-on de source proche de ce dossier. Cette instruction judiciaire a découvert, ajoute cette source, que ce même accusé faisait transiter des sommes importantes d'une entreprise vers une autre sans en informer ses associés. Cette instruction étant terminée, le dossier relatif à cette affaire a été adressé au greffier. Cette même source n'écarte pas la programmation du procès durant le mois de juillet en cours.Abderrahmane Achour aurait, avant de fuir vers le Maroc, fait le voyage vers Paris, et est entré, clandestinement deux fois en Algérie, pour tenter de régler une affaire de chèques saisis par la BNA. Une partie de cet argent a été transférée par ce principal accusé vers l'étranger. C'est ainsi que Abderrahmane Achour aurait acheté une entreprise, au Maroc, avec une partie de l'argent dilapidé en Algérie. La convention internationale de lutte conte le blanchiment d'argent accorde le droit à l'Algérie de récupérer les biens achetés par ce principal accusé, dans un autre pays, avec une partie de l'argent détourné. Durant l'instruction judiciaire, Abderrahmane Achour aurait justifié ses biens par une "fortune" héritée de son père décédé en 1970. Ce que Mustapha, le frère de Abderrahmane Achour, dément. Il a adressé une lettre au ministre de la Justice, garde des Sceaux, et au procureur général prés la cour d'Alger, pour dénoncer une "tentative de détourner le sens de l'instruction judiciaire". Plusieurs personnes sont accusées dans cette affaire. Certaines d'entre-elles avaient fui le pays et s'étaient réfugiées au Maroc avant d y être arrêtées par la police judiciaire marocaine, suite à un mandat d'arrêt international lancé à leur encontre par la justice algérienne et extradées, vers l'Algérie.