La Pologne qui a enregistré la plus forte croissance parmi les pays de l'OCDE tout au long de la crise économique mondiale doit poursuivre les réformes pour réduire la vulnérabilité de son économie, avertit l'OCDE dans un rapport présenté à Varsovie. Les performances économiques de la Pologne en font une star de l'OCDE, a commenté Angel Gurria, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques, lors de la présentation à la presse de ce rapport. Mais le moment est venu pour les autorités polonaises de promouvoir des sources de croissance vertes et innovantes et de mettre en œuvre des réformes structurelles et sociales qui continueront de favoriser le rattrapage du reste de l'Europe, tout en consolidant la confiance des marchés des capitaux dans l'avenir économique du pays, a-t-il ajouté. Pour l'OCDE, les autorités paraissent à même d'atteindre leur objectif de déficit de 2.9% du PIB en 2012. Mais il faudrait que soient annoncées rapidement et de façon détaillée les actions qui seront engagées pour ramener le déficit à 2% environ du PIB en 2013, ajoute l'OCDE dans ce rapport. Le déficit des finances publiques polonaises s'est élevé à 5,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011. La Pologne s'est fixée pour objectif de réduire ce déficit à 2,5% du PIB en 2013. Le seuil de 2% serait une étape intermédiaire sur la voie de la réalisation de l'objectif à moyen terme de l'Union européenne de 1 % du PIB en 2015, selon l'OCDE. L'assainissement budgétaire est le meilleur moyen de réduire la vulnérabilité de l'économie. La diminution du déficit contribuera à limiter les pressions sur les prix, à maintenir la dette extérieure sous contrôle et à renforcer la crédibilité budgétaire, estime l'organisation. Pour y parvenir, l'OCDE suggère de privilégier la réduction des dépenses budgétaires, la réforme du système de sécurité sociale des agriculteurs, la suppression des privilèges dont bénéficient certaines professions en matière de retraite et le resserrement continu des critères d'admissibilité au régime d'invalidité. Maintenant que le gouvernement est assuré d'un second mandat, il est temps aussi pour lui de formuler et de mettre en oeuvre un large éventail de réformes des marchés du travail et des produits pour stimuler la performance économique, estime l'OCDE. Les libéraux du Premier ministre Donald Tusk ont remporté les élections législatives en octobre, permettant à la coalition gouvernementale d'être reconduite au pouvoir, une première dans la Pologne post-communiste. Parmi les réformes souhaitées par l'OCDE, figurent l'amélioration de l'efficacité du secteur public, le recours à des impôts moins générateurs de distorsions, ainsi que le relèvement et l'alignement de l'âge de départ à la retraite des hommes et des femmes. Le gouvernement Tusk a annoncé en novembre sa décision de porter progressivement à 67 ans l'âge de la retraite pour les hommes et les femmes (contre 65 et 60 ans actuellement) mais il rencontre une forte résistance y compris au sein de sa propre coalition. L'OCDE recommande une réforme du système de santé qui se caractérise par un faible niveau de dépenses, de fortes contraintes budgétaires et des marchés de l'assurance privée de portée limitée. Le rapport souligne également que la Pologne, très dépendante du charbon, dispose d'un fort potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre mais insiste sur les risques environnementaux potentiels liés notamment au gaz de schiste dont ce pays détient d'importantes réserves.