Le gouvernement autrichien a entériné, avant-hier, en conseil des ministres un plan d'austérité de 27,9 milliards d'euros d'économies, afin de réduire son déficit public et pour arriver à un budget équilibré fin 2016. Ce plan d'austérité se compose d'économies pures de 17,3 milliards d'euros, de créations et d'augmentations d'impôts de 9,2 milliards d'euros, ainsi que de réformes dans l'assurance-maladie permettant d'économiser 1,4 milliard d'euros. Au total, ce sont 27,9 milliards d'euros d'économies que le gouvernement de grande coalition entre sociaux-démocrates du SPÖ et conservateurs de l'ÖVP envisagent de réaliser en cinq ans. Pour les économies à réaliser, les secteurs des retraites et du marché du travail sont les principaux concernés, avec au total près de sept milliards d'euros d'économies. Deux nouvelles mesures d'imposition restent cependant très incertaines, car elles ne dépendent pas uniquement de l'Autriche: la négociation d'un accord fiscal avec la Suisse (qui doit rapporter 1,1 milliard d'euros la première année, puis environ 50 millions d'euros par an) et la création d'une taxe sur les transactions financières au niveau européen à partir de 2014, dont le revenu est estimé à 1,5 milliard d'euros jusqu'en 2016. Le chancelier social-démocrate Werner Faymann a estimé qu'il n'y avait aucune autre alternative à ce plan d'austérité. Le vice-chancelier conservateur Michael Spindelegger a regretté une médecine assez amère pour beaucoup, y voyant néanmoins la condition préalable pour retrouver la santé. Le Parlement autrichien devra se prononcer sur ce plan d'économies le 28 mars prochain. L'Autriche a également proposé, avant-hier, la création au sein de l'Union européenne d'un fonds pour la croissance, parallèlement au pacte budgétaire signé par 25 des 27 pays de l'UE. Cette cure d'austérité a pour but de réduire le déficit public de la petite république des Alpes. En 2010, selon l'institut européen de statistiques Eurostat, le déficit public de l'Autriche avait atteint 4,4% du Produit intérieur brut (PIB). En 2011, le déficit a représenté 3,3% du PIB, soit moins que les 3,9% prévus par le gouvernement. En 2013, le gouvernement espère passer sous les 3% du PIB et ainsi rentrer dans les critères du Pacte de stabilité et de croissance, lié au Traité de Maastricht. Pour 2016, il table sur un déficit nul. La dette publique autrichienne a représenté 72,2% du PIB en 2011, moins que les 73,6% inscrits dans le budget, mais plus que les 60% maximums fixés par le Pacte de stabilité. Le 13 janvier dernier, l'agence américaine Standard and Poor's avait abaissé la note souveraine de l'Autriche de AAA à AA+ en raison de l'exposition de ses banques dans deux pays voisins en crise, la Hongrie et l'Italie.