Le ministre japonais des Finances, Jun Azumi, a salué, hier, les récents progrès accomplis par la zone euro face à sa crise d'endettement, mais a fait part toutefois de son inquiétude pour l'Espagne. "La situation en Europe s'est calmée. Les mesures prises par la Banque centrale européenne en fin d'année dernière ont été très efficaces", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse, selon des propos cités par le site internet du quotidien économique Nikkei. Fin décembre, l'institut d'émission de Francfort avait prêté 489 milliards d'euros à 523 banques européennes, afin de détendre les conditions du crédit sur le continent tendues par les problèmes d'endettement de la zone. La BCE a renouvelé cette opération exceptionnelle fin février, octroyant cette fois 529,53 milliards d'euros à 800 banques européennes. M. Azumi a salué en outre la décision prise vendredi par les ministres des Finances de l'union monétaire de renforcer le "pare-feu" de la zone, en fixant un nouveau plafond de 800 milliards d'euros. Il a néanmoins prévenu que les problèmes d'endettement des pays européens n'étaient pas terminés pour autant. "Il y a de l'inquiétude vis-à-vis des obligations d'Etat de l'Espagne", a-t-il souligné. Le taux d'intérêt exigé par les marchés sur l'emprunt public espagnol de référence à 10 ans est resté ces dernières semaines au-dessus des 5%, malgré l'engagement de Madrid, demandé par Bruxelles, de réduire son déficit à 5,3% du PIB en 2012, après un dérapage à 8,51% en 2011. Interrogé sur la position du Japon quant au renforcement des moyens du FMI pour soutenir les finances européennes, M. Azumi a répondu que Tokyo n'avait encore rien décidé. "Il serait bien pour les marchés et l'économie mondiale que des progrès soient enregistrés à Washington le 20 avril quand tout le monde sera rassemblé" pour des réunions des pays riches et émergents du G20 et des institutions financières internationales, a simplement déclaré le ministre nippon. Fin 2011, les Européens avaient appelé le reste du monde à donner davantage de moyens au FMI afin d'en finir avec la crise de la dette. En réponse, l'institution de Washington et plusieurs pays du G20 avaient fait du renforcement du pare-feu de la zone euro une condition sine qua non. Ceci fait, les Européens attendent désormais de leurs homologues au G20 et du FMI qu'ils fassent un geste.