Les Bourses européennes reculaient nettement, hier à la mi-séance, après un week-end prolongé par les fêtes pascales, la statistique décevante de l'emploi américain en mars et les chiffres en demi-teinte du commerce extérieur chinois assombrissant les perspectives économiques mondiales au moment où s'ouvre, aux Etats-Unis, la saison des résultats. A Paris, peu avant 13h, le CAC 40 perdait 1,43% (47,37 points) à 3 272,44 points. A Francfort, le Dax cédait 1,06% et à Londres, le FTSE reculait de 0,95%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonnait 1,31%. L'indice Euro Stoxx 50 de la volatilité, principal baromètre de la nervosité des investisseurs en Europe, a bondi de 12% à son plus haut de cinq semaines. Wall Street est attendu en rebond à l'ouverture au vu des futures sur indices new-yorkais qui avancaient de 0,1% à 0,35%. Après un long week-end pascal, les marchés ont ouvert leurs portes sur une forte baisse accusant le coup de la publication, vendredi, d'un chiffre sur l'emploi américain en mars moins bon qu'attendu, notamment au niveau des embauches. Cette déception sur les Etats-Unis pèse d'autant plus sur la tendance que les investisseurs sont inquiets de la situation en Europe et des difficultés de l'Espagne. En Chine la situation n'est guère plus enviable car une stabilisation se profile à un rythme moins élevé que les années précédentes, selon les économistes. Signe de ces inquiétudes les tensions ont repris sur le marché obligataire européen où les taux des pays fragiles et notamment ceux de l'Espagne se rapprochent dangereusement des 6%. A mi-journée, les taux à 10 ans espagnols s'inscrivaient à 5,852%. Paris rattrapée par les inquiétudes sur la croissance mondiale La Bourse de Paris était mal orientée, hier à la mi-journée (-1,11%) et passait sous les 3 300 points, rattrapée par des inquiétudes sur la croissance mondiale après les mauvais chiffres américains sur l'emploi et les tensions en zone euro. A la mi-séance, le CAC 40 abandonnait 36,71 points pour s'inscrire à 3283,10 points dans un volume d'échanges de 1,15 milliard d'euros. Sur le front des valeurs, Technicolor était malmené (-6,98% à 1,62 euros) et s'inscrivait parmi les plus fortes baisses de la cote alors que le groupe se débat dans une grave crise et a annoncé la fermeture de sa dernière unité de production en France. Fort recul également pour STMicroelectronics (-4,76% à 5,52 euros), sanctionné par le marché après avoir abaissé sa prévision de marge brute pour le premier trimestre 2012. Les constructeurs automobiles, déprimés par les perspectives moroses sur l'économie mondiale, cédaient du terrain: Renault (-3,17% à 36,77 euros), Peugeot (-3,46% à 10,46 euros). Du côté des quelques hausses, Veolia Environnement (+0,40% à 11,25 euros) profitait d'un relèvement de la recommandation de la part de Nomura et de la signature d'un contrat avec la ville de New York dans la gestion de l'eau.Air France-KLM s'inscrivait dans le vert après de bons chiffres sur le trafic passagers en mars (+0,43% à 3,93 euros). Londres: le FTSE perd 1,02% à 5665,16 points La Bourse de Londres évoluait en nette baisse, hier matin, après quatre jours de fermeture pour le week-end pascal, les banques perdant du terrain alors que les investisseurs étaient déçus par de mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 58,51 points, soit 1,02% par rapport à la clôture de jeudi, à 5665,16 points. "Les investisseurs prennent en compte des chiffres de l'emploi moins bons que prévu" aux Etats-Unis, a commenté Chris Weston, courtier chez IG Markets. Selon des chiffres publiés vendredi, la première économie mondiale a créé en mars 120 000 emplois nets, soit beaucoup moins qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur 200 000. Les banques étaient sous pression, à l'image de Royal Bank of Scotland (RBS) (-2,21% à 25,24 pence), Barclays (-1,70% à 215,5 pence) ou Lloyds Banking Group (-1,41% à 30,9 pence). Le groupe minier Randgold bondissait pour sa part de 8,80% à 5.608,3 pence, après avoir annoncé que sa production d'or n'avait pas été affectée par la situation politique au Mali. Le producteur a ainsi confirmé ses prévisions pour 2012. Hors FTSE-100, le voyagiste Thomas Cook prenait 13,12% à 23,19 pence. Le groupe a indiqué être en "discussions avancées" avec ses banques afin d'obtenir une nouvelle ligne de crédit pour l'aider à faire face à ses difficultés financières.
Francfort: le Dax en baisse de 1,35%, forts vents contraires L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort était, hier, en baisse de 1,35% à 6 683,98 points peu après l'ouverture, après un week-end prolongé pour cause de fêtes de Pâques. Les automobiles quant à elles faisaient grise mine après des indicateurs décevants venus des Etats-Unis et de la Chine, marchés stratégiques pour cette industrie: Daimler perdait 2,70% à 41,70 euros, Volkswagen 1,24% à 127,35 euros et BMW 1,02% à 66,10 euros. BASF reculait de 1,18% à 62,73 euros, malgré un commentaire positif rapporté par l'agence financière Dow Jones Newswires. Morgan Stanley a relevé son objectif de cours pour le numéro un mondial de la chimie, à 79 euros contre 60 euros auparavant, vantant la robustesse de l'activité de BASF et soulignant qu'il ne pouvait que profiter de la hausse du prix du pétrole. Infineon perdait lui 3,04% à 7,24 euros. Tout le secteur de l'électronique a été secoué par l'annonce, hier, du japonais Sony, qui attend une perte nette annuelle de près de 5 milliards d'euros et pourrait supprimer 10 000 emplois dans le monde. Suisse : dans le rouge a la mi-journée La Bourse suisse reste dans le rouge, hier en milieu de journée, mais nettement en dessous de son plus bas du jour. Après un plongeon dans la première demi-heure de négoce, le marché d'ensemble s'est relativement rapidement stabilisé et le SMI a repris une vingtaine de points après en avoir perdu 70. Peu après midi, le SMI perdait 0,74% à 6 117,94 points (plus bas à 6 092). Le SLI cédait 1,17% à 929,85 points et le SPI 0,71% à 5 630,06 points. Comme la plupart du temps dans ce genre de situation, les poids lourds défensifs faisaient mieux que le marché d'ensemble: Nestlé gagnait 0,2% en tête des blue chips. Nomura a relevé l'objectif de cours, mais maintenu "reduce". Novartis perdait 0,5% et Roche 0,4%. Durant le week-end pascal, Roche a laissé entrevoir une nouvelle amélioration de son offre de rachat de l'américain Illumina, après que deux entreprises de conseil indépendantes ont estimé trop basse l'offre actuelle. Roche publie jeudi ses chiffres d'affaires pour le 1er trimestre 2012. Givaudan (-0,4%) fera de même demain mercredi. Les financières et les cycliques faisaient les plus grandes pertes. UBS reculait de 3,0%, Adecco de 2,7%, CS de 2,1%, Bâloise de 1,9%, Transocean de 1,7% et Swiss Life de 1,6%. Swisscom (-5,9% à 21,40 francs) perdait bien davantage. L'action est négociée ex-dividende de 22 francs aujourd'hui. Geberit se négociait également hors dividende (6,30 francs) et lâchait 6,40 francs (3,4%). Lonza (-1,2%) réagissait, négativement, aux déclarations de son président Rolf Soiron dans la presse de ce week-end pascal. Il voit un avenir pour l'usine de Viège qui, selon lui, dispose d'installations ultramodernes. De plus, le nouveau CEO Richard Ridinger est jugé positivement par le président. Sur le marché élargi, les plus grands perdants étaient notamment les candidats à la faillite Petroplus (-18%) et Mondobiotech (-15%). En revanche, Dottikon (+9,3%), Autoneum (+4,5%) et Publigroupe (+3,3%) gagnaient nettement du terrain. Tokyo: le Nikkei finit quasi stable La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier quasi stable (-0,09%), des investisseurs ayant été déçus par le statu quo annoncé par la Banque du Japon (BoJ) sur sa politique monétaire. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 8,24 points à 9 538,02 points. C'est la sixième séance consécutive de baisse du Nikkei, une première depuis juillet 2009. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,03%, perdant 0,26 point à 813,43 points. L'activité a été assez faible, avec 1,92 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les groupes exportateurs nippons sont vulnérables aux accès de vigueur de la monnaie nippone qui réduisent la valeur de leurs revenus à l'étranger, une fois convertis en yens. Autre nouvelle ayant modéré les ardeurs acheteuses : la Chine a annoncé un ralentissement de la croissance de son commerce extérieur, donnant des arguments supplémentaires aux opérateurs craignant une croissance moins forte de l'Empire du milieu. Parmi les secteurs ayant le plus souffert, hier, a figuré la fabrication d'électronique. Des articles de presse ont affirmé que Sharp allait subir une perte nette annuelle équivalente à quelque 3,75 milliards d'euros pour l'exercice bouclé le 31 mars dernier. Ces informations ont fait dévisser Sharp de 4,33% à 530 yens et entraîné ses concurrents aussi en difficulté: Sony a perdu 3,53% à 1.586 yens et Panasonic 4,01% à 671 yens. Le secteur des transports, sensible à la conjoncture, a aussi régressé : la compagnie aérienne ANA a cédé 1,28% à 231 yens et le transporteur maritime Kawasaki Kisen 2,16% à 181 yens. De même, le groupe de sidérurgie Nippon Steel a diminué de 0,48% à 206 yens et son concurrent JFE Holdings de 1,57% à 1.621 yens. A noter en revanche le léger rebond des constructeurs d'automobiles, dont les chiffres de ventes se sont notablement améliorés depuis le début d'année, tirés par des subventions à l'achat au Japon et la meilleure santé de l'économie américaine. Toyota qui a annoncé la veille des mesures de réorganisation de son secteur de développement pour accélérer les prises de décision, a gagné 1,51% à 3 360 yens. Nissan a pour sa part grimpé de 0,60% à 832 yens après avoir dévoilé un nouvel investissement dans son usine britannique de Sunderland. Honda a accéléré de son côté de 0,51% à 2.952 yens. Leur concurrent Mazda, seul groupe nippon du secteur semblant à la traîne de ce mouvement de reprise, a toutefois freiné de 1,47% à 134 yens.