Les principales Bourses européennes ont ouvert sur une note indécise, hier, au lendemain d'une forte hausse, les investisseurs faisant preuve d'un certain attentisme avant d'importantes échéances, parmi lesquelles la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne aujourd'hui et le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi. Dans les premiers échanges, le CAC 40 recule de 0,1%, le Dax 30 est stable (+0,04%) et le FTSE 100 gagne 0,1%. La Réserve fédérale américaine va publier les règles de la dernière réunion de son comité monétaire. Cette publication "nous donnera une meilleure visibilité alors que depuis le début de l'année, (le président de la Fed) Ben Bernanke a soufflé le chaud et le froid, laissant planer le doute sur un éventuel nouveau programme d'assouplissement monétaire", commentent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. La banque centrale avait indiqué lors de sa dernière réunion qu'elle doutait encore de la viabilité de la reprise en cours depuis bientôt trois ans aux Etats-Unis et qu'elle maintenait par conséquent intact le soutien énorme qu'elle apporte à la première économie mondiale. En Espagne, le nombre de chômeurs a atteint fin mars un nouveau record, avec 4,750 millions de personnes sans emploi. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, présente devant les députés son projet de budget 2012, le plus austère de l'histoire du pays, qui vise à réduire le déficit public à 5,3% du produit intérieur brut cette année. Mais les investisseurs craignent que Madrid ait le plus grand mal à mettre en oeuvre ces nouvelles mesures alors que l'Espagne, confrontée au taux de chômage le plus élevé de l'Union européenne, va tomber en récession. Son voisin portugais sera aussi au centre des attentions alors que la Commission européenne publie son rapport sur la troisième mission d'évaluation chargée de la mise en oeuvre du plan d'aide au pays, sous assistance financière de l'UE et du Fonds monétaire international depuis mai 2010. Paris: le CAC à l'équilibre, attentiste avant la Fed La Bourse de Paris flirtait avec l'équilibre, hier, les investisseurs s'interrogeant toujours sur la viabilité des solutions apportées à la crise de la dette en Europe et attendant d'en savoir davantage sur les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed). Dans les premiers échanges, le CAC 40 grignotait 0,06% à 3465,06 points. Du côté des valeurs, Total confirmait son rebond (+0,51% à 39,30 euros). La compagnie, qui a chiffré le coût à venir des travaux de colmatage de la fuite de gaz sur sa plateforme à au moins un million de dollars par jour, prépare toujours son plan d'action pour tenter de l'arrêter. EDF (+1,43% à 17,34 euros) enregistrait la seconde plus forte hausse de la cote. Le gouvernement va rendre de façon imminente son verdict à l'appel d'offres géant pour l'installation de cinq parcs d'éoliennes en mer dans lequel, selon Les Echos, le consortium mené par la société pourrait se tailler la part du lion. Hors CAC 40, Eurofins Scientific était recherché (+1,16% à 81,40 euros). La société va effectuer plusieurs acquisitions en Belgique et aux Pays-Bas, qui devraient lui permettre d'atteindre 950 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012 et 1 milliard d'euros en 2013. Air France-KLM (+0,14% à 4,22 euros) réagissait peu aux annonces de sa filiale portant notamment sur le développement des vols low cost en court et moyen-courrier par le biais de Transavia. Bolloré prenait 1,44% à 159 euros. L'assureur mutualiste Groupama a cédé 3,10% du capital de la société, et ne détient plus directement de titres du groupe diversifié.
Londres en phase de consolidation après de bons chiffres US La Bourse de Londres était en légère hausse, hier matin, consolidant ses gains de la veille liés à des informations rassurantes sur la vigueur de la reprise américaine. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnant 7,60 points, soit 0,13% par rapport à la clôture de la veille, à 5882,49 points. Il avait gagné 1,85% la veille après la publication d'un indice manufacturier meilleur que prévu aux Etats-Unis. Comme la veille, le secteur minier était globalement en hausse, Fresnillo gagnant par exemple 1,02% à 1.681 pence, Antofagasta 0,87% à 1.163 points et Xstrata 0,64% à 1.104 pence. Le groupe pétrolier écossais Cairn Energy bondissait de son côté de 5,34% à 337,50 pence après avoir annoncé le rachat de la compagnie norvégienne Agora Oil & Gas, qui opère notamment en mer du Nord, pour 450 millions de dollars. Certaines banques pâtissaient en revanche du regain d'inquiétude sur la zone euro, Royal Bank of Scotland cédant par exemple 1,80% à 27,25 pence et Lloyds Banking Group 0,22% à 33,50 pence. Le numéro un mondial de la restauration collective Compass perdait de son côté 1,79% à 658,50 pence. Francfort: le Dax, sans impulsions, opte pour la hausse La Bourse de Francfort affichait une petite hausse, hier matin, dans un marché calme qui, en l'absence d'événements et d'annonces majeurs, avait opté pour un optimisme prudent. L'indice Dax prenait 0,34% à 7080,82 points peu après l'ouverture. Au niveau des valeurs, Siemens prenait 0,67% à 76,95 euros après l'abandon par Alstom de sa plainte contre Eurostar. Le groupe français s'insurgeait contre une commande de la compagnie ferroviaire trans-Manche au concurrent allemand, mais a fait la veille un geste d'apaisement en abandonnant son recours. Bayer, qui a fait état de progrès dans les études sur son traitement oncologique Regorafenib, grignotait 0,35% à 54,03 euros. Sur le MDax des valeurs moyennes (+0,56% à 10'933,81 points), le groupe de télévision à péage Sky Deutschland fermait la marche (-1,54% à 1,92 euro). Alors que la bataille pour les droits de retransmission du championnat allemand de foot Bundesliga entre dans une nouvelle phase -les candidats avaient jusqu'à, avant-hier, pour déposer leurs offres-, les inquiétudes sont vives sur la capacité de Sky à conserver son produit d'appel. Le géant des télécommunications Deutsche Telekom (+0,63% à 9,17 euros), à la force de frappe financière nettement supérieure, est lui aussi dans la course.
Suisse : ouverture en léger repli, indicateurs mitigés La Bourse suisse a entamé la journée d'hier, sur un léger repli. Dans les premiers échanges, le SMI reculait de 0,14% à 6290,81 points, le SLI abandonnait 0,10% à 963,07 et le SPI se repliait de 0,07% à 5782,91 points. L'action Lonza (+3,1%) s'envolait à l'annonce de la nomination d'un nouveau CEO, en la personne de l'Allemand Richard Ridinger. Actelion (+2,8% à 34,48 francs) montait, CS a relevé sa recommandation à "outperform" (neutral), ceci avant même l'annonce des résultats d'étude de phase III pour le "SERAPHIN". Les analystes se sont penchés sur une série de valeurs financières en exprimant leur optimisme. Ainsi pour Julius Bär (+0,3%), UBS (+0,2%) et Swiss Re (+0,1%). Roche (+0,3%) était une fois de plus au centre de l'actualité. Le conseil d'administration de la société US Illumina, cible de son offre publique d'achat, a rejeté à l'unanimité une offre, même améliorée. Il la trouve très nettement sous-évaluée. Swisscom (+0,1%) a annoncé le départ du patron de sa filiale informatique IT Services. Eros Fregonas quitte le groupe au terme d'une collaboration de cinq ans, pour relever un défi à l'échelle internationale dans le secteur financier. Côté perdants figuraient Transocean (-1,8%), Holcim (-0,9%), Syngenta (-0,8%) et Schindler (-0,6%). Sur le marché élargi Publigroupe (+5,3%) a nommé l'Allemand Arndt Groth (47 ans) à la direction générale. Valartis (-4,6%) a plongé dans les chiffres rouges en 2011. Anciennement simple maison de courtage, Valartis se concentre maintenant sur la gestion de fortune et a renforcé sa structure de direction. Le bénéfice de la Banque Privée Edmond de Rothschild (BPER) s'est contracté à 125,1 millions de francs (-16,6%), elle ne publie pas de perspective concrète pour 2012 dans son communiqué sur l'exercice écoulé.
Tokyo clôture en baisse de 0,59% à cause d'un rebond du yen La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en baisse de 0,59%, pénalisée par un rebond du yen qui a pesé sur les actions des groupes exportateurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 59,48 points à 10 050,39 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu lui aussi 0,59%, lâchant 5,03 points à 851,02 points. L'activité a été faible, avec 1,68 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Il s'agit de la journée de transaction la moins active depuis plus de deux mois. Les investisseurs ont suivi de près l'évolution du yen, qui a repris du terrain depuis la veille face au dollar et surtout face à l'euro, victime de statistiques indiquant une contraction de l'activité manufacturière et d'une montée du chômage en Europe. Le yen a de son côté retrouvé un certain attrait pour les opérateurs de nouveau en recherche ponctuelle de "valeur refuge", après plusieurs semaines d'investissements plus risqués. Les acteurs du marché sont revenus à une certaine prudence au vu des perspectives incertaines de la croissance mondiale. Ce rebond de la devise nippone depuis quelques jours, après une chute lors des semaines précédentes, constitue une mauvaise nouvelle pour les groupes exportateurs nippons, qui ont particulièrement souffert de la flambée historique du yen en 2011 sur fond d'angoisse pour l'endettement européen. Un yen plus vigoureux réduit la valeur des revenus tirés de l'étranger par les firmes nippones, lors de leur conversion en monnaie japonaise. Comme souvent en pareil cas, les fabricants d'électronique ont fait office de victimes désignées : Panasonic a perdu 2,21% à 751 yens, Sharp 1,34% à 591 yens, Canon 0,38% à 3.975 yens et Sony 0,58% à 1.707 yens. Les constructeurs d'automobiles ont été moins attaqués, plusieurs d'entre eux ayant déjà ralenti la veille : Honda s'est effritée de 0,31% à 3.200 yens, Toyota de 0,28% à 3.555 yens et Mazda a lâché 2,05% à 143 yens. Nissan a au contraire grignoté 0,22% à 900 yens. D'autres groupes ou secteurs ont simplement subi des prises de bénéfice, après le bond de quelque 20% enregistré par le Nikkei au premier trimestre. Le groupe de télécommunication mobile Softbank a abandonné 2,28% à 2.396 yens et la firme de jeux vidéo Nintendo 1,75% à 12.350 yens. Les valeurs bancaires ont de leur côté souffert des craintes pour la santé financière de la zone euro : Mitsubishi UFJ Financial Group a cédé 1,88% à 418 yens, Mizuho Financial Group 2,94% à 132 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 1,44% à 2.730 yens. La compagnie aérienne All Nippon Airways est pour sa part tombée de 2,46% à 237 yens, en raison de l'annulation de dizaines de vols au Japon suite à une violente tempête.